Des affrontements entre les combattants du chef radical Moqtada Sadr et les troupes américaines et irakiennes ont fait au moins 27 victimes à Bagdad et à Bassorah (sud) depuis le lancement mardi d'une offensive du pouvoir contre la puissante milice chiite. Au moins 20 personnes ont été tuées et 115 blessées dans des affrontements entre les troupes américaines et irakiennes et les combattants de Moqtada Sadr dans le bastion de la milice à Bagdad depuis mardi, ont indiqué mercredi des sources de sécurité. Un responsable du ministère de l'Intérieur, parlant sous le couvert de l'anonymat, a précisé qu'il y avait des femmes et des enfants parmi les victimes qui ont été transportées dans cinq hôpitaux. Dans le même temps, de nouveaux accrochages ont éclaté entre les forces régulières irakiennes et les combattants de l'Armée du Mahdi, à Bassorah, dans le sud de l'Irak, où la veille, sept personnes ont été tuées et 48 blessées. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a adressé mercredi un ultimatum aux miliciens chiites de Moqtada Sadr, leur donnant 72 heures pour déposer les armes, dans une déclaration publiée à Bassorah (sud). "Nous n'allons pas poursuivre ceux qui déposent les armes dans les 72 heures. S'ils ne déposent pas les armes, la loi sera appliquée", a annoncé le Premier ministre dans un communiqué lu à la télévision nationale al-Iraqiya. Le Premier ministre se trouve à Bassorah depuis lundi pour diriger une opération visant l'Armée du Mahdi, la milice du chef radical chiite Moqtada Sadr. Les sadristes, qui bénéficient d'un vaste soutien populaire, demandent que leur soit réservée une plus grande participation aux décisions politiques. A Sadr City, bastion de la milice chiite à Bagdad, les affrontements, qui ont commencé tôt mercredi matin, ont également fait 24 blessés, selon docteur Kassem al-Souidi, directeur de l'hôpital de l'imam Ali. Des accrochages sporadiques se sont poursuivis dans la matinée dans ce secteur très peuplé, dans le nord-est de la capitale irakienne, selon des habitants joints au téléphone. Les écoles et les administrations publiques étaient fermées, et la grande majorité des boutiques ont conservé leurs rideaux de fer baissés. Des affrontements avaient déjà eu lieu la veille à Sadr City, après les combats opposant dans la journée les troupes régulières irakiennes et les miliciens chiite à Bassorah, à 550 km au sud de Bagdad. Mercredi, de nouveaux affrontements dans le principal centre pétrolier d'Irak se sont concentrés dans le voisinage de cinq quartiers tenus par la milice de l'Armée du Mahdi. Le centre de la deuxième ville d'Irak était désert, et la police conseillait aux rares habitants qui s'aventuraient dehors de rentrer chez eux. Tous les établissements scolaires de la ville sont fermés, ainsi que les administrations publiques. La majorité des commerces ont également gardé leurs portes closes. es combats entre troupes régulières et miliciens chiites ont fait mardi au moins sept morts et 48 blessés. La police a également affirmé avoir arrêté 218 miliciens. Bassorah et sa province, riche en pétrole et véritable poumon économique du pays, sont l'objet d'une violente concurrence entre factions chiites depuis le retrait à la mi-décembre des forces britanniques qui occupaient cette région stratégique depuis mars 2003. Maliki a supervisé personnellement les opérations à Bassorah, une ville d'1,5 million d'habitants. a Maison Blanche a salué comme une "décision audacieuse" de la part des autorités irakiennes l'offensive lancée contre l'Armée du Mahdi à Bassorah. Il s'agit d'une opération conduite et initiée par les Irakiens. Et c'est ce que nous avons voulu voir faire par les Irakiens, prendre plus de responsabilités", a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. oqtada Sadr a menacé de mobiliser ses militants pour une campagne de protestation à travers le pays. Le mouvement sadriste organisera d'abord des manifestations et une grève dans toutes les provinces irakiennes, puis la "désobéissance civile" si les attaques du gouvernement se poursuivent. oqtada Sadr respecte depuis fin août 2007 un cessez-le-feu unilatéral et sa milice, l'une des plus puissantes du pays, s'est abstenue de toute opération contre les armées irakienne et américaine. Dans le même temps, plusieurs obus de mortiers ont visé la "Zone Verte", l'enclave fortifiée au centre de Bagdad qui abrite les institutions irakiennes et, notamment, l'ambassade américaine. elon des sources de sécurité irakiennes, un obus qui a explosé à l'extérieur de la zone contre un immeuble d'habitation a fait un tué et blessé quatre résidents.