Les mosquées du quartier chiite de Bagdad, Sadr City, ont relayé l'appel à la guerre du jeune chef radical Moqtada Sadr et des accrochages ont fait huit tués hier dans ce bastion de sa milice,l'armée du Mahdi. Selon des habitants du vaste secteur du nord-est de la capitale irakienne, les hauts-parleurs des mosquées ont diffusé le communiqué publié samedi soir par Moqtada Sadr, menaçant d'une "guerre ouverte" si les troupes irakiennes et américaines ne cessaient pas leurs attaques contre son mouvement. "Combattez l'occupant, chassez-le de vos maisons", ont lancé les hauts-parleurs, utilisés pour l'appel à la prière. "Nous voulons que le siège de Sadr City soit levé", ont encore réclamé les appels nocturnes diffusés par des partisans de Moqtada Sadr. Les messages ont également accusé les Etats-Unis de semer la zizanie parmi les chiites, et ont exhorté les troupes irakiennes, sous les ordres du Premier ministre chiite Nouri al Maliki, "à ne pas combattre leurs frères". Samedi, Moqtada Sadr avait menacé de lancer "une guerre ouverte" si les opérations des forces irakiennes et américaines contre son mouvement se poursuivaient, dans un communiqué portant sa signature publié à Najaf (sud de Bagdad). "Je donne un dernier avertissement (...) au gouvernement irakien pour qu'il choisisse le chemin de la paix et arrête les violences contre son propre peuple, sinon il sera un gouvernement de destruction", assure Moqtada Sadr. "S'il n'arrête pas l'action des milices qui ont infiltré le gouvernement, nous déclarerons une guerre ouverte jusqu'à la libération", avertit Moqtada Sadr, qui contrôle les 60.000 combattants de la plus puissante milice d'Irak. Depuis des jours, des affrontements intermittents opposent les troupes irakiennes et américaines aux miliciens chiites dans Sadr City, qui abrite plus de deux millions d'habitants. Les unités américaines ont commencé à y constuire un mur, censé prévenir des tirs de roquettes et de mortiers contre le reste de la ville, et notamment la "zone verte", l'enclave fortifiée qui abrite le gouvernement irakien et l'ambassade des Etats-Unis. Selon des sources médicales et de sécurité, huit personnes ont été tuées et 22 blessées dans des violences dans la nuit de samedi à dimanche, dans Sadr City. A Bassorah, où des combats violents avaient opposé les troupes régulières aux miliciens à la fin du mois de mars, l'armée irakienne a pris position samedi après des accrochages dans un des fiefs de la milice de Moqtada Sadr.