Les dés sont jetés en ce qui concerne la réforme du secteur de la communication. La première étape du processus d'application des directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, concernant le plan de redressement du secteur a été entamé jeudi. Cinq entreprises d'impression ont, en effet, signé des contrats de performance, lors d'une cérémonie présidée par le ministre du secteur, Abderrachid Boukerzaza. C'est ainsi qu'un groupe d'impression est né. Le premier d'un ensemble de groupes que le ministère de la Communication entend créer en application du calendrier de redressement des entreprises du secteur, qui doit s'adapter dans ses aspects techniques et organisationnels aux réformes économiques visant à développer la productivité et à faire face à la concurrence avec un sens de professionnalisme élevé. Il s'agit des entreprises d'impression du Centre, de l'Est et de l'Ouest, de l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) et de l'Entreprise nationale de la presse (Enap). La signature du contrat de performance de la Société d'impression d'Alger (Simpral) a, quant à elle, été reportée à la semaine prochaine après l'achèvement de son assainissement financier par les experts. Les contrats de performance dont il a été donné lecture devant l'assemblée générale ordinaire des entreprises d'impression, présidée par le ministre de la Communication, engagent les signataires à augmenter le chiffre d'affaires, la valeur ajoutée et le produit brut de l'entreprise de 5 % et à réduire les créances et dettes de l'entreprise de 10 % à fin 2008. Ces entreprises doivent désormais être des entreprises publiques à part entière en mesure de faire valoir les règles commerciales, et surtout, de faire preuve, selon Boukerzaza, de transparence dans la gestion et de professionnalisme "afin de pouvoir faire face à la concurrence rude prévalant sur le marché", dira-t-il. Ce dernier a, par ailleurs, annoncé que la signature des contrats de performance par le groupe de presse publique est prévue dans les semaines à venir, après le changement du statut juridique des organes de presse pour passer d'entreprises unipersonnelles à responsabilité limité (Eurl) à des sociétés par actions (SPA). L'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), quant à elle, signera les contrats de performance après l'achèvement de sa restructuration par les experts en trois unités indépendantes, à savoir une entreprise d'édition, une entreprise d'impression et une autre chargée de la régie publicitaire, représentant ainsi un même groupe au vu du nouveau plan du ministère. Notons, toutefois, que ce "remaniement" sectoriel intervient juste après l'exposé, mercredi passé, du responsable du groupe d'experts chargé de l'opération d'évaluation. Ce dernier a, d'ailleurs, brossé un tableau exhaustif sur la situation de chaque institution, sur le double plan de la gestion et de la situation financière, tout en analysant les points positifs et les insuffisances relevées ainsi que les perspectives de développement de ces institutions. Le résultat de cette opération a constitué effectivement, une référence en matière des mesures à prendre pour un assainissement économique et financier des institutions, en vue de leur permettre d'amorcer une véritable croissance et de devenir plus compétitives dans un marché sans cesse en évolution rapide. Boukerzaza au secours des entreprises d'impression Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a annoncé l'assainissement des dettes, estimées à 1,5 milliard de DA, des entreprises d'impression ainsi que celles de certains éditeurs privés de l'ordre de 2,5 milliards de DA. Dans une allocution prononcée au terme des travaux de la première journée d'une rencontre d'étude sur le redressement des entreprises de communication, le ministre a souligné la nécessité d'appliquer les règles commerciales dans les transactions afin de limiter, à l'avenir, l'intervention de l'Etat. Réitérant la nécessité de favoriser "l'émergence d'une presse écrite porteuse des messages du développement de l'Etat algérien", Boukerzaza a précisé, chiffres à l'appui, que l'Etat soutient la presse nationale en général. Evoquant le problème "épineux" de la distribution, Boukerzaza a exprimé la disposition de son département à soutenir toute initiative visant à faire parvenir le journal au citoyen, en consécration du principe du "droit à l'information". Le ministre a démenti, chiffres à l'appui, l'existence d'un quelconque "monopole" de la publicité par la presse publique, rappelant que l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep) accorde 75 % de la matière publicitaire aux titres privés.