Les éleveurs et les producteurs de lait ont fait, hier, le pied de grue au niveau de la Chambre nationale de l'agriculture, où il est prévu de se pencher sur leur cas difficile, notamment la hausse des prix des aliments du bétail. La situation délicate que vit la filière lait, notamment à la base, à savoir au niveau des producteurs, semble, en effet, persistée. Réunies hier, l'ensemble des associations des éleveurs et producteurs tentent d'élaborer une nouvelle stratégie, un nouveau canevas pour la production. Ce mouvement, faut-il le dire, intervient 48 heures après les déclarations du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa.Ce dernier avait alors exhorté les opérateurs publics et privés à s'organiser. Il annoncera, à l'occasion, que l'Etat subventionnera la poudre de lait pour tous les opérateurs mais avec un critère qui prend en compte le taux de collecte de lait cru. Les unités laitières auront un taux de subvention qui équivaut au taux d'intégration national. Ce qui a provoqué l'ire des producteurs de lait. Ces derniers revendiquent les même droits, entre autres la subvention du lait cru, puisque, jusque-là, le prix du litre revient à environ 58 DA, et la subvention de l'Etat n'est que de 7 DA par litre revendu au laiterie. La perte à chaque litre est donc estimée à près de 20 DA. Ajouté à cela le prix de l'aliment de bétail qui a pratiquement doublé ces derniers temps, et les 17% de la TVA que doit payer l'éleveur. Selon les éleveurs, le lait est un produit, logiquement insoumis à toute taxe, sans oublier les indemnités en cas de zoonoses jugées trop faibles par ces derniers. Même son de cloche, même revendication donc, la subvention de lait cru par les pouvoirs publics n'enchante pas. D'ailleurs, l'ensemble des associations de la filière de production de lait, présentes hier, menacent de cesser toute activité, si la situation perdure. En somme, après la subvention de la poudre de lait, aujourd'hui, c'est au tour des transformateurs d'être aidés, et ce en fonction de la collecte de lait. Gros consommateurs de lait, l'Algérie assure une production locale de 1.7 millions de litres de lait par an qui assure un peu plus de 40% de la demande en produits laitiers. La consommation nationale annuelle avoisine les 4 milliards de litres alors que la production nationale est estimée à 1.7 milliard de litres en 2002 soit 40 % des besoins. Ce qui explique l'émergence de dizaines d'usines spécialisées dans la production du lait, production qui était dérisoire dans le passé. Le lait en poudre et les produits laitiers représentent le second poste des importations agroalimentaires du pays devant l'huile et le sucre.