Des producteurs privés de lait en sachet, à leur tête M. Kamel Seray, patron de l'unité privée " Mitidja Laitage ", tentent actuellement de se regrouper au sein d'une commission au niveau l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), afin de faire valoir leurs revendications auprès des pouvoirs publics. Leur principale requête : une révision à la hausse du prix réglementé du sachet de lait pasteurisé. Selon M. Seray, la crise que connaît actuellement la filière lait se manifeste à travers deux problèmes distincts : D'une part, les éleveurs de vaches font face à un rehaussement du prix de l'aliment du bétail et ceci rend désavantageux le recours à l'utilisation du lait cru comme alternative à l'importation de la poudre de lait. D' autre part, les producteurs de lait pasteurisé, soit les transformateurs, se retrouvent à travailler à perte, du fait de la hausse de leurs coûts de production, dont notamment le prix de la poudre de lait. Cela étant, " le problème, explique notre interlocuteur, se pose surtout pour les transformateurs car leur charges ne cessent d'augmenter, alors que le prix de vente du sachet de lait est resté le même depuis plusieurs années". Tel que prévu par la réglementation en vigueur, le prix à consommateurs du lait conditionné en sachet - lait pasteurisé, partiellement écrémé, dont la teneur en matières grasses est de 15 à 20 grammes- est fixé à 25 dinars le litre. Son prix de vente par les transformateurs (prix d'usine) est administré à 23,35DA et les marges des distributeurs de gros et des détaillants sont arrêtées respectivement à 0,75 et 0,90 DA. Aux dires de M.Seray, cette structure de prix ne permet plus aux transformateurs de rentrer dans leur frais, car les charges de production ont connu dans leur ensemble, d'importantes augmentations. " La production nationale de lait en sachets, nous dit-il, dépend à 90% de l'importation de la poudre de lait, en provenance notamment de pays européens ". Le prix de cette matière première, a-t-il ajouté, " grimpent constamment, à mesure surtout que tendent à disparaître les subventions accordées par les pays européens à leur producteurs ". Et de signifier qu'hormis la poudre de lait, les autres charges de production que supportent les transformateurs, tel le prix de l'emballage, le gasoil, l'électricité , les charges salariales et autre, ont également connu d'importants relèvements. Se faisant, a-t-il soutenu, " le prix de revient du sachet de lait n'est plus adapté à son prix de vente administré et auquel les transformateurs reste encore astreints". En Algérie, indiquera le patron de Mitidja Laitage, la consommation moyenne par habitant en lait partiellement écrémé est évaluée à environ 95 litres par an. Le marché national du lait en sachet, a-t-il souligné, " compte actuellement une soixantaine de transformateurs privés qui se partagent une part globale du marché située entre 40 et 45% ". Selon lui, nombre d'unités privées se retrouvent actuellement obligées d'opérer des compressions d'effectifs pour faire face à l'augmentation de leurs charges de production. Et de lancer en définitive : " nous sommes réduits actuellement à travailler à perte et , par conséquent, nous réclamons à ce que le prix du sachet de lait soit augmenter à 30, voire 35 dinars ". S'agissant de l'alternative que peut offrir la collecte de lait cru comme moyen de réduire la dépendance à l'importation de la poudre de lait, M.Seray estimera qu'une telle solution n'est guère de mise , car la production nationale en la matière reste encore minime. Selon lui, les éleveurs eux-mêmes sont actuellement en difficulté, eu égard au fait que l'aliment de bétail est cédé sur le marché à un prix de 2 400 DA le quintal et la botte de foin à 500 DA, alors que la consommation moyenne d'une vache est de l'ordre de 15 kg par jour et que l'Etat ne subventionne les éleveurs qu'à hauteur de 7 dinars par litre de lait. Du reste, affirmera-t-il, " le lait cru se vend auprès des éleveurs à 24 DA le litre et à un tel prix, sa collecte ne peut constituer une bonne alternative pour les transformateurs ".