Au moment où la prise de conscience des menaces qui pèsent sur l'environnement conduisent la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach, à entreprendre diverses initiatives et fournir des efforts soutenus pour tenter d'enrayer la tendance à la dégradation de l'environnement, certains de ses partenaires semblent faire fi de ses menaces. En effet, l'entreprise pétrolière espagnole Repsol vient de se faire épingler par les services de la Gendarmerie nationale de Reggane pour des préjudices causés à l'environnement et qui consistent en une mauvaise gestion des rejets des huiles toxiques et des déchets chimiques. D'ailleurs, une mise en demeure a été adressée par le wali d'Adrar à l'entreprise espagnole. Le rapport présenté mercredi à la presse par les services de la Gendarmerie nationale et qui fait suite à une enquête commencée en juin 2006, fait état d'agissements équivoques de la société espagnole Repsol qui n'a pas respecté le plan élaboré par les spécialistes relatif à l'évacuation des eaux polluées. Les analyses effectuées par les enquêteurs de la gendarmerie qui démontrent un haut niveau de dégradation de l'environnement, relèvent l'existence de plusieurs traces d'huiles dans le bassin réservé aux eaux traitées, qui se situe à proximité du forage de l'entreprise espagnole. Les résultats des prélèvements effectués par les services de la gendarmerie sur l'eau et la boue font état de l'existence de rejets de liquides dans le sol qui dépassent largement les normes permises en matière d'environnement, ayant des incidences sur le sol, ainsi qu'une pollution des eaux souterraines. Ces huiles qui s'infiltrent rapidement et facilement dans le sol, du fait que le sable favorise l'infiltration, menacent de facto de s'infiltrer dans les nappes phréatiques. Les nappes entourant le site de recherche, d'une profondeur variant entre 150 et 350 m, sont au nombre de quatre : deux de 150 m appartiennent à la direction de l'hydraulique alors que les deux autres de 350 m sont la propriété de l'Agence régionale des ressources hydriques. Les anomalies constatées ne s'arrêteront pas là puisque les enquêteurs signalent l'infiltration des huiles suite à la détérioration de l'état de la bâche qui était complètement déchirée ainsi que celle censée filtrer les boues extraites. Plus encore, des sacs contenant des produits sensibles, voire toxiques, sont anarchiquement stockés. Cette situation qui contribue grandement à la dégradation de l'environnement, a échappé à la vigilance de la direction de wilaya de l'environnement. En effet, selon les gendarmes, le directeur de l'environnement local, a affirmé aux enquêteurs qu'il n'était pas au courant de la situation. L'autre fait étonnant relevé par les services de la gendarmerie, est l'inexistence du dossier d'étude d'impact sur l'environnement au niveau de ladite direction. Une étude exigée pourtant par la loi 03-10 du 19 juillet 2003. Les services de la gendarmerie précisent, à ce titre, avoir saisi le ministre de l'Energie et des Mines et celui de l'Environnement sur l'absence de cette étude au niveau de la direction de l'environnement. L'entreprise espagnole qui a été mise en demeure de réparer les dommages causés à l'environnement, a déjà commencé les travaux.