La loi d'orientation agricole a été, au menu du conseil des ministres, réuni, hier, pour la première fois, depuis le dernier remaniement ministériel. Quelques jours après la promulgation de la loi d'orientation agricole, ses principales dispositions sont, en effet, devenues une réalité. Adopté dernièrement à l'unanimité par le Conseil de la nation, "la nouvelle feuille de route" est, désormais, tributaire de la cohérence et de la coordination des différents acteurs. En effet, avec plus de 8 millions d'hectares de superficie agricole utile, dont quelque 600 000 bénéficient d'un système d'irrigation, plus de 32 millions d'hectares de parcours steppiques et 7 millions d'hectares de forêt et d'alfa, auquel il faut ajouter, le considérable effort consenti en matière de réalisation d'ouvrages hydrauliques de grande envergure, l'Algérie dispose d'atouts considérables et incontestables pour établir durablement un développement agricole et rural. Aussi, les dispositions contenues dans cette nouvelle loi sont à même de favoriser ce décollage rural, ce renouveau rural, dans la mesure où les insuffisances du passé ont été corrigées et, plus important, les initiatives seront maîtresses de tout projet à réaliser. Ainsi, le périmètre de proximité de développement rural intégré d'une commune du Sud aura ses propres spécificités par rapport à un autre à l'est ou à l'ouest du pays, des PPDRI, appelés à se multiplier pour valoriser le moindre recoin de terre, là où il se trouve. Avec la contractualisation de l'acte de gestion au niveau des wilayas, et au nom de la performance, les directeurs des services agricoles sont, de ce fait, appelés à dynamiser leur secteur sur ce plan là, parallèlement bien sûr aux autres programmes d'intensification de la production agricole. De plus, la commission de l'agriculture et du développement rural, dans son rapport de complémentarité, recommande la mobilisation de tous les moyens matériels et humains et d'aplanir les contraintes bureaucratiques en vue de faciliter les investissements dans ce domaine. Pour ce faire, elle préconise le règlement rapide de la problématique des crédits bancaires pour permettre à l'agriculteur d'accéder à des prêts avec un faible taux d'intérêt, outre le soutien aux agriculteurs producteurs à travers le rééchelonnement de leurs dettes. Un intérêt particulier aux éleveurs, notamment les producteurs de viandes rouges, est également recommandé pour développer cette filière et garantir la préservation de la richesse animale. La promulgation d'une loi préservant les zones steppiques est également préconisée par la commission qui appelle, de ce fait, à favoriser la culture du fourrage et la recherche avec la création d'une banque de gènes. Le rapport préconise le recours aux personnes jouissant d'une grande expérience, dont les techniciens, pour éclairer l'agriculteur et l'orienter à travers l'intensification des cycles de formation sur le terrain. Il a également été question d'introduire les moyens et techniques modernes en matière d'irrigation, en vue d'une rationalisation de l'utilisation des ressources en eau. Les travaux reprendront ce matin et seront consacrés à la cérémonie de clôture de la session de printemps 2008. Une chose est sûre, en accompagnant la réforme de la politique agricole commune et en traçant des perspectives pour les vingt prochaines années, la loi d'orientation agricole et ses textes d'application engagent résolument l'Algérie dans la voie d'une agriculture économiquement forte et écologiquement responsable.