Longtemps bloquée, faute d'investissement, la pétrochimie suscite désormais l'intérêt des plus grandes frimes nationales et internationales. C'est ainsi que le premier groupe privé algérien, en l'occurrence Cevital, a décidé de se frayer un chemin parmi les plus grands à l'image du géant Total ou de la firme chinoise CNPC, pour participer à la relance de la pétrochimie nationale. Cevital compte, en effet, investir, d'ici la fin de l'année en cours, pas moins d'un milliard de dollars dans deux projets dans la région d'Oran. Le premier projet, d'une valeur de 800 millions de dollars, porte sur la construction d'une usine pétrochimique pour la production notamment du polypropylène. L'usine devrait être implantée à Bethioua, près d'Oran, dans une zone industrielle dédiée aux activités pétrolières et gazières. Le second projet que Cevital compte lancer cette année dans l'ouest du pays, concerne la réalisation d'une usine de production de carbonate de soude, d'une capacité de 600 000 tonnes par an, dont 80% seront destinés à l'exportation. L'usine sera implantée à Mostaganem et sera alimentée par trois mines de sel, celle d'Arbal, de Aïn Noussy I et Aïn Noussy II, acquises récemment par Cevital. D'un investissement de 150 millions de dollars, l'usine fabriquera du carbonate de soude qui constitue la matière première pour la fabrication du verre, du chlore et de la soude caustique. Ces deux projets figurent, faut-il le préciser, parmi les projets qui sont prévus pour la deuxième ville du pays, Oran et dans tout l'Ouest. Le P-DG du groupe Issad Rebrab, en a fait allusion lors des journées d'études sur l'investissement qui a eu lieu les 22 et 23 avril dernier à Oran. Rebrab parlera de son projet le plus avancé, et qui est l'usine de préfabriqués pour bâtiment. Cette dernière, implantée au niveau de la zone industrielle de Hassi Ameur, entrera en production avant la fin de l'année. Elle devrait permettre au groupe de participer à la construction de logements prévus dans le programme présidentiel de 1 million de logements d'ici à 2010. Trois autres usines sont projetées pour cette année à Sétif, Constantine et Hassi-Messaoud. "Chaque usine va créer de 550 à 750 emplois directs et des milliers d'emplois indirects. Elles vont permettre la construction d'infrastructures collectives comme les lycées, les hôpitaux, les universités, etc. On va encore développer des infrastructures commerciales, les grands pôles… Nous allons ainsi participer au développement des wilayas car le problème qui se pose souvent est celui de la réalisation car nous n'avons pas les outils adéquats" disait alors Rebrab. Mais l'un de ses projets les plus importants de la région de l'Ouest demeure la réalisation de plusieurs usines de transformation agroalimentaires lesquelles à terme, devraient permettre de réguler la production agricole. Le patron de Cevital envisage également d'implanter un grand pôle à Oran, qui s'étalera sur 20 ha, et qui permettra d'engendrer plus de 15 000 emplois directs. Ce projet semble, depuis des années, freiné par l'indisponibilité d'une assiette foncière. Un problème auquel semble faire face, non seulement Rebrab, mais de nombreux investisseurs, notamment étrangers. Il est, par ailleurs, utile de noter que de 1999 à 2006, le groupe a réalisé 100 milliards de DA de bénéfice, 41% ont été réinvestis, et 1% a été distribué comme dividende aux actionnaires.