«L'accord salarial signé avec le partenaire social est juste et équitable». C'est en ces termes que le P-DG de la société nationale des hydrocarbures, M. Mohamed Meziane, a tenu à répondre aux revendications des travailleurs de l'entreprise lesquels exigent une augmentation de 50% de leurs salaires en plus d'une prime d'intéressement. Il est donc clair qu'au niveau de la direction de l'entreprise le débat est clos. D'ailleurs, M. Meziane n'y est pas allé par quatre chemins pour renvoyer la question au partenaire social. «La question des revendications des travailleurs devrait être posée au partenaire social», a-t-il lancé hier en marge de la conférence de présentation de la Quatrième semaine de l'énergie. Et d'ajouter que l'accord signé représente une solution juste, équitable et mûrement réfléchie. Le P-DG de la Sonatrach affirmera par ailleurs que les augmentations de salaires opérées par Sonatrach répondent à l'objectif de l'entreprise qui est de valoriser les métiers de base, à savoir l'exploration et le développement des ressources.Il est utile de rappeler dans ce contexte que Sonatrach a prévu des revalorisations de salaires allant de 15 à 30 %. Néanmoins, les travailleurs de Sonatrach considèrent que cette démarche est loin d'être équitable. Il faut savoir que la revalorisation de 30% touche les 1 200 ingénieurs, superviseurs et managers des métiers de l'exploration et de développement des hydrocarbures ainsi que les ingénieurs de supervision forage. Les techniciens, contremaîtres, cadres d'études techniques, les ingénieurs des métiers d'exploration et traders, les ingénieurs et managers des métiers de l'exploitation bénéficieront, quant à eux, d'une revalorisation de l'ordre de 25%. Pour ce qui est du personnel versant dans les métiers études et développement, ces derniers bénéficieront d'une augmentation de 20% de leurs salaires. Enfin, les cadres intervenant dans le processus opérationnel de vente et d'exportation, les agents d'intervention et les titulaires des fonctions dites «cœurs de métier» auront une augmentation de 15%. Aussi, la nouvelle grille de salaire prévoit une évaluation individuelle du rendement des travailleurs et l'augmentation des salaires selon la compétence et pas, forcément, selon le grade ou la fonction.Cela ne semble en tout cas pas satisfaire les travailleurs qui exigent une augmentation plus conséquente du salaire de base pour l'ensemble des travailleurs, l'instauration d'une prime de risque, l'intégration de l'Indemnité de zone et de conditions de vie (IZCV) au salaire cotisable pour la retraite et la classification de la région comme zone à haut risque, la prise en charge effective des malades chroniques sur site et des familles des agents décédés suite à un accident de travail.Il faut dire que la nouvelle grille des salaires a été instaurée dans l'objectif d'assurer une meilleure rémunération, en particulier au profit des "compétences avérées" du secteur afin d'éviter les déperditions au profit d'entreprises concurrentes. Un objectif réaffirmé hier par le P-DG de Sonatrach qui a indiqué que cette revalorisation était nécessaire et visait en premier lieu le maintien des personnels d'expertise dont l'entreprise a vivement besoin. Pour ce qui est des départs ayant miné Sonatrach au profit de compagnies offrant de meilleures rémunérations, M. Meziane affirmera que ce phénomène touche pratiquement toutes les compagnies aujourd'hui. Toutefois, il estimera que l'Algérie garde ses portes ouvertes à tous ceux qui voudraient contribuer au développement de Sonatrach et de l'Algérie.