Au total, 43 000 travailleurs de la Sonatrach verront leurs salaires augmenter d'ici la fin de l'année et leurs carrières évoluer grâce à un nouveau système de gestion des carrières. Cette décision intervient suite à l'installation hier matin d'une commission exécutive fédérale chargée de l'application du nouveau système de gestion des carrières des travailleurs de la Sonatrach et ce, à l'issue d'une réunion qui a regroupé le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, les représentants de la Centrale syndicale ainsi que ceux de la Fédération nationale des pétroliers au siège de la Sonatrach. Cette commission est chargée d'étudier et faire des propositions dans les prochains jours pour établir un programme d'augmentation des salaires qui sera soumis pour adoption au conseil d'administration qui se réunira au début du mois de juillet prochain. Ce nouveau système entrera en vigueur avant la fin de l'année. Il est à signaler que cette démarche s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du pacte économique et social signé lors de la 12e tripartite. Cette décision intervient dans un contexte économique marqué par la flambée des prix du pétrole qui a dopé les exportations d'hydrocarbures et les bénéfices de la Sonatrach. Aussi, cette décision a pour objectif de freiner le transfuge des cadres de cette entreprise vers les compagnies étrangères. Pour rappel, la compagnie nationale des hydrocarbures, avait annoncé en novembre de l'année dernière qu'elle va mettre en place une nouvelle grille des salaires à partir de janvier 2007 pour retenir ses cadres. Mais il a fallu attendre jusqu'à hier pour que cette démarche soit entamée. A ce titre, il est à préciser que Sonatrach prépare depuis plusieurs mois une nouvelle politique salariale qui aura pour finalité de mieux payer les travailleurs et cadres de haut niveau notamment, puisque ces derniers sont devenus une proie facile pour les recruteurs étrangers. Pour leur part, les syndicalistes de Sonatrach affirment que 2 000 travailleurs ont fui l'entreprise tandis que le ministre de l'Energie et des Mines parle d'une quarantaine de cadres. Le phénomène de fuite des compétences de Sonatrach intervient dans un moment important pour l'avenir de la compagnie qui cherche à augmenter sa production de gaz et de pétrole et s'internationaliser avec un objectif de devenir à l'horizon 2015 un acteur majeur dans le domaine de l'énergie à l'échelle mondiale. Il est à noter que les travailleurs de Sonatrach exigent une augmentation des salaires de l'ordre de 30%. Un collectif de travailleurs avait rédigé, en 2006, une lettre au président de la République, portant sur deux revendications. Il s'agit pour la première de mettre à égalité les travailleurs soumis au régime célibataire et ceux logés par l'entreprise dans les bases de vie dans le calcul de la retraite tandis que la seconde est liée au calcul de l'indemnité de zone indexée sur le SNMG de 2002, malgré l'évolution du salaire minimum. A l'origine de cette effervescence, les informations sur un accord signé entre la fédération des pétroliers et la direction générale des pétroliers et la direction générale de Sonatrach pour une augmentation salariale de 8 à 12%, chose qui a été jugée inacceptable par le secrétaire national du syndicat de la Sonatrach, M. Lamouri. Pour la fédération des pétroliers, il y a un malentendu, d'autant que cette dernière a négocié un salaire minimum d'activité, genre de salaire minimum pour le secteur. Selon M. Mohamed Lakhdar Badreddine, les négociations ont concerné l'ensemble du secteur et pas Sonatrach seulement et que la voie est ouverte pour les syndicats d'entreprises pour obtenir plus. L'autre argument utilisé par les syndicalistes, c'est la fuite des cadres de la compagnie des hydrocarbures vers les compagnies pétrolières étrangères. Les cadres et techniciens de haut niveau fuient par dizaines la compagnie vers les compagnies étrangères qui proposent des salaires vingt fois supérieurs à ceux de Sonatrach.