En pleine moisson, le prix du blé chute sur le marché européen et se situe aujourd'hui autour de 190 euros la tonne. C'est le résultat de l'abondance de la récolte.En effet, la production mondiale de céréales est revue à la hausse. En blé, celle-ci monterait à 662 Mt contre 658 Mt prévues en aout selon le dernier rapport mensuel du Conseil international des céréales (CIC) publié il y a quelques jours. Le conseil tient compte des bonnes perspectives de récolte en Europe, aux États-Unis, en mer Noire et en Australie. La consommation est également relevée légèrement, et passe de 634 Mt à 639 Mt. Les utilisations du blé en alimentation animale pourraient augmenter compte tenu de la cherté du maïs. En maïs, la production est également révisée à la hausse. Elle atteindrait 759 Mt contre 756 Mt en juin, à comparer aux 785 Mt récoltées en 2007. Le CIC table sur une hausse de la production en Europe et en Chine. Que l'on parle donc de blé, d'orge ou de maïs, les volumes attendus sont sans commune mesure avec la moisson de 2007. C'est du moins ce que prévoit le CIC,En France, un des grands pays producteurs à titre d'exemple «sous réserve du maintien de conditions météorologiques clémentes jusqu'à la fin des moissons, la récolte française de céréales à paille pourrait dépasser 36 millions de tonnes en blé tendre, 11 millions de tonnes en orge et 2 millions de tonnes en blé dur», analysent les experts. Au niveau mondial, le contexte reste porteur avec les intempéries du bassin du Mississipi, dont certaines zones sont restées submergées plus d'un mois. Les prévisions du CIC semblent donc plus optimistes que jamais et le marché du maïs sera tendu. En Europe, tout va bien ou presque. La production de blé gagnera 12 à 15% par rapport à l'an dernier, le maïs devrait grimper de 15% en volume, et l'orge de 7 à 8%. Bref, la récolte s'annonce exceptionnellement à vrai dire normale. Les prix ont déjà commencé à baisse. Voilà une bonne nouvelle après plusieurs mois, voire années de tension sur les produits alimentaires de bases issus notamment des céréales, Le blé standard rendu à Rouen a atteint la semaine dernière son plus bas niveau depuis juin 2007 à 182 € la tonne (soit environ 150 €/t, prix producteur). Une chute liée aux bons résultats de récolte dans le sud et l'est de l'UE, à la confirmation d'une récolte mondiale élevée et à l'apaisement de la situation mondiale du maïs, A l'échelle mondiale, grâce à une production de blé de nouveau revue en hausse, les disponibilités mondiales de blé semblent en effet suffisantes pour répondre à une forte demande et contribuent ainsi à résoudre une large part du déficit en maïs. La production européenne de blé est maintenant estimée à 132 Mt, soit +20 Mt par rapport à celle de 2007. Actuellement, les blés européens subissent également une concurrence forte de la part des blés de la CEI (Républiques de l'ex-URSS, sauf les pays Baltes). Selon les chiffres de la société Tallage, l'écart de prix est maintenant de 60 à 80 $/t (ou 40-50 €/t) entre les blés fourragers français et les blés ukrainiens. La tendance haussière du prix du blé ou de l'orge semble donc marquer une pause même si la tension mondiale du maïs reste un élément de soutien des prix.