Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a achevé, hier, la visite d'Etat qu'il a entamée dimanche dernier à Téhéran à l'invitation de son homologue iranien Mahmoud Ahmadinejad. Les relations bilatérales ont été au centre de cette visite ainsi que les questions régionales et internationales. Des accords de coopération économique, technique et commerciale ont été signés dont, principalement, la suppression de la double imposition tarifaire, la coopération douanière et un mémorandum relatif à la coopération bancaire. Cette visite du président Bouteflika à Téhéran marque un tournant dans les relations entre les deux pays. Les deux Etats relancent une coopération dictée par le réalisme et la volonté de faire face à des problèmes, permettant de se positionner en commun par rapport aux nouvelles données des relations internationales, et ce comme l'a déclaré le président de la République dans une interview accordée à l'agence de presse iranienne Irna : «Les relations entre l'Algérie et l'Iran se sont développées, ces dernières années, dans un climat de confiance, de respect mutuel et d'équilibre des intérêts. Elles traduisent notre volonté partagée de valoriser les convergences et les complémentarités de nos pays unis par leur appartenance à la même sphère civilisationnelle et spirituelle ainsi que par leur implication commune au sein d'organisations régionales et internationales… L'objectif commun que nous nous sommes fixé est de donner une plus grande consistance à notre coopération économique et promouvoir un partenariat exemplaire entre nos deux pays». Le chef de l'Etat s'est également félicité des liens de l'Algérie avec l'Iran dans les domaines de l'économie et le secteur du pétrole et du gaz. A ce sujet, une agence iranienne a rapporté que des discussions algéro-iraniennes ont eu lieu autour de la formation par les pays exportateurs de gaz d'un «club» calqué sur l'Opep. C'est lors d'une rencontre avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, avec qu'il a évoqué la coopération au sein des organismes internationaux, que le président de la République a parlé des secteurs de l'économie, de l'industrie, du pétrole et du gaz.Pour sa part, le diplomate iranien a qualifié la commission mixte irano-algérienne de base indispensable à l'élargissement des relations entre les deux pays et rappelé « la volonté des présidents des deux nations à « «élargir les champs de coopération dans le cadre d'accords, et, en particulier, à l'occasion des sessions de cette commission mixte». Il a aussi soutenu que «la participation main dans la main» du monde islamique dans l'«élaboration de systèmes politiques et internationaux» est une façon de renforcer «l'entente mutuelle de la communauté internationale».Les échanges d'allocution entre le président Bouteflika et Ahmadinejad ont exprimé la profonde et solide amitié de considération et de fraternité mutuelle. Un présage favorable aux relations algéro-iraniennes. Fort de cette conviction, le président Bouteflika s'est réjouit, au cours de cette visite à Téhéran de l'approfondissement des entretiens déjà entamés lors de la visite de son homologue iranien à Alger au mois d'août 2007. Aujourd'hui, une meilleure connaissance des réalités respectives entre les deux parties est plus visible. «Nous avons, vous et nous, enregistré de grands progrès qualitatifs, notamment dans le domaine économique, et nous sommes en mesure de mieux délimiter les complémentarités qui doivent permettre à nos opérateurs économiques et nos communautés d'affaires de développer une coopération de qualité», a souligné M. Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier a rappelé que les entreprises iraniennes sont déjà prenantes dans la coopération avec l'Algérie, notamment dans les secteurs où leurs capacités sont opérationnelles (montage de véhicules et la fabrication de pièces de rechange, la construction de logements et d'infrastructures de base, l'industrie du ciment et l'industrie pharmaceutique). Selon le chef de l'Etat, ces entreprises pourront encore participer à la réalisation de projets inscrits à notre programme national de relance de la croissance économique.Alger et Téhéran ont signé au mois de juillet dernier un contrat de 220 millions d'euros pour la construction d'une cimenterie en Algérie et un accord portant sur la réalisation d'une unité de fabrication de wagons à Annaba. De l'avis des experts des deux côtés, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays reste modeste. Estimé à 25 millions de dollars en 2007, il devrait selon les mêmes sources atteindre 50 milliards de dollars à la fin de 2008. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, a, de son côté, qualifié d'«historiques» les relations entre son pays et l'Algérie et a assuré que les deux parties partagent des points de vue communs sur d'importantes questions touchant aux questions régionales et internationales.