Comme chaque été, le phénomène des intoxications alimentaires refait surface et fait de plus en plus de victimes, et cela est dû le plus souvent au manque de vigilance du consommateur et au non-respect des règles d'hygiène observées dans les épiceries, les pizzerias, les fast-foods… Ainsi, le ministère du Commerce, qui a organisé hier à l'hôtel Sheraton un séminaire national sur cette question, a mis en avant le manque de contrôle. Il existe aujourd'hui un contrôleur pour 300 commerçants, ce qui est insuffisant en dépit du fait que, dernièrement, 1 500 agents de contrôle ont été recrutés. Cette insuffisance, en terme d'effectifs, engendre chaque année pas moins de 4 000 cas d'intoxication alimentaire faisant ainsi 500 décès et 3 600 hospitalisations. Les hospitalisations coûtent à l'Etat trois milliards de dinars. Ce qui est faramineux quand on sait qu'avec plus d'efforts nous pouvons éviter un drame. Autrement dit, le renforcement de l'opération de contrôle reste un moyen efficace pour atténuer le risque. M. Abdelhamid Boukehnoun, sous- directeur du contrôle de la qualité au niveau du ministère du Commerce, qui était hier, présent à la rencontre, a indiqué qu'"en principe chaque APC est dotée d'un bureau d'hygiène communal qui s'occupe du contrôle de l'hygiène et de la salubrité des aliments", chose qui n'est pas prise en considération dans certaines régions. En ce qui concerne le service de contrôle du ministère, M. Boukehnoun a précisé que "les contrôleurs sont présents sur le terrain, et nous renforcerons à chaque saison estivale, le contrôle pour lutter contre les manœuvres frauduleuses". De leur côté, les représentants des bureaux communaux de l'hygiène ont indiqué, eux aussi, qu'ils ont besoin de moyens adéquats pour mener à bien leur mission. Il est clair que les risques d'intoxication alimentaire existent tout au long de l'année. Mais durant la période des grandes chaleurs, ils s'amplifient à cause de la chaleur qui favorise le développement des microbes, mais surtout à la consommation d'aliments non contrôlés par les estivants et aux repas collectifs que les personnes prennent lors des fêtes de mariage, par exemple. Le risque est important aussi au niveau des fast-foods, pizzerias et autres, qui connaissent un rush en cette période et qui, souvent, ne respectent pas les règles d'hygiène. A noter que l'Algérie s'est dotée d'un potentiel de contrôle constitué de 500 laboratoires installés au niveau des universités, des centres d'études, alors que d'autres sont placés au niveau des unités de production. Il existe même des laboratoires de la répression des fraudes relevant du ministère du Commerce. De plus, un laboratoire national est en cours de réalisation, sa mission est de contrôler les produits industriels touchés par la contrefaçon. Toutefois, la prévention des intoxications alimentaires est simple ; elle réside dans le respect des règles d'hygiène et de sécurité. Ces dernières se résument dans les dix règles d'or de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir le choix des aliments et leur bonne cuisson, la consommation des aliments immédiatement après leur cuisson, le bon réchauffement des aliments déjà cuits et conservés, l'hygiène des mains, de la propreté absolue de la cuisine, en utilisant de l'eau potable et enfin la protection des aliments du contact des insectes.