La crise des crédits hypothécaires américains a fortement secoué la place bancaire. En France, certaines banques ont malgré tout accusé le coup de grâce notamment aux investissements dans les marchés émergents. Le cas de la Société Générale est plus qu'édifiant. La banque française a dégagé un bénéfice net part du groupe en baisse de 63% au deuxième trimestre, légèrement supérieur aux attentes. L'action a gagné du coup 9,4%. Mais les activités de marchés de la Société Générale ont à nouveau souffert de la crise et la banque de détail montre des signes de faiblesse. Le groupe continue de tabler sur des investissements dans des "pays à fort potentiel", comme ceux d'Europe de l'Est, du Moyen-Orient et du Maghreb, ou encore la Russie, où il a récemment pris le contrôle de Rosbank.Dans ce sens, la cession de Bank Muscat à Oman pour 259 millions d'euros, a engendré une plus-value exceptionnelle, qui dope les performances financières du groupe. Au premier semestre, le bénéfice net part du groupe est presque divisé par deux par rapport à l'année dernière, à 1,74 milliard d'euros. Aussi, le marché algérien a été une aubaine pour les banques françaises. Celles-ci affichent un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01%. Il est en forte hausse par rapport à 2006 où il était de 23,40%. En 2005, la rentabilité des banques privées était de 25,43%. En termes de rentabilité bancaire, l'Algérie affiche des taux exceptionnellement élevés, sans équivalent en Méditerranée.Pour ce qui est de la Société Générale, le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires), l'équivalent de la valeur ajoutée pour les banques, a pour sa part reculé de 15,7% à 5,58 milliards d'euros entre avril et juin. SG CIB, la filiale de banque d'investissement de la Société Générale, autrefois principale source de profit du groupe, est encore dans le rouge. Outre une perte de 186 millions d'euros au deuxième trimestre, contre un gain de 721 millions un an plus tôt, l'entité a vu son PNB reculer de 68% à 663 millions d'euros.La gestion d'actifs a connu des performances en fort recul entre avril et juin, son produit net bancaire de 22,9% à 870 millions d'euros. Son bénéfice net part du groupe a, lui, perdu 52,2% à 138 millions d'euros.Les activités de banque d'investissement et de gestion d'actifs sont particulièrement touchées par la crise financière qui touche les marchés depuis un an maintenant.Mais la principale crainte vient de la banque de détail, jusqu'ici plutôt résistante à la crise. Entre avril et juin, elle a montré des signes de faiblesse, le PNB des agences françaises a reculé de 2% à 1,75 milliard d'euros et le bénéfice s'est replié de 11% à 328 millions d'euros. Les réseaux internationaux, eux, ont soutenu l'activité. Leur PNB a progressé de 14,2% à 1,2 milliard d'euros au deuxième trimestre, pour un bénéfice net part du groupe en hausse de 41,7% à 238 millions d'euros.Pour la Société Générale, ses "fonds de commerce" ont été préservés de la crise, qu'il s'agisse de celle du subprime ou du scandale déclenché par "l'affaire Kerviel". L'établissement estime avoir "tiré les leçons d'un accident ponctuel" et a mis en place un "département de la sécurité des opérations", sorte de "salle de contrôle dans laquelle seront reportées toutes les alertes qui seront détectées en temps réel". Les opérations de Jérôme Kerviel avaient, elles, déclenché 37 alertes, mais seule la dernière avait permis d'y mettre fin.