Parmi les six grandes initiatives de l'Union pour la Méditerranée (UPM), figure la mise en place d'un "Plan solaire". Objectif de ce dernier : faire aboutir un certain nombre de projets de mise en valeur du formidable potentiel solaire des pays du sud de la Méditerranée. L'actuelle dépendance du pétrole et du gaz comme sources d'énergie est porteuse de beaucoup de risques avec la réduction de la production dans un futur proche. C'est donc dans ce contexte que les gisements solaires du Sud intéressent le Nord. Intérêt qui ne doit rien au hasard. En effet, selon l'Agence spatiale allemande, l'Algérie possède le plus grand gisement solaire de la région. Son potentiel énergétique solaire infini dépasse les 5 milliards GWh/an, avec une moyenne annuelle de la durée d'ensoleillement variant de 2.550 heures dans le Nord à 3.600 heures dans le Sahara avec un potentiel énergétique respectif de 1.700 à 2.650 KWh /m2/an. L'Algérie possède également de larges étendues de territoires disponibles pour une valorisation du potentiel solaire de près de 2 millions de km2 dont une très grande partie est désertique. Par ailleurs, l'Algérie a lancé les travaux de construction d'une centrale hybride d'une capacité de 180 mégawatts à Hassi R'mel (sud) qui utilisera des panneaux solaires de 100 mètres étalés sur une superficie de 18 hectares. Le coût de l'investissement est de 150 millions de dollars. Trois autres centrales sont programmées. L'Algérie a l'ambition de produire 5% de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015, et d'en exporter une partie vers l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne. Le Maroc a aussi un grand potentiel : 30% du territoire reçoit chaque année plus de 2000 kWh par m2 d'ensoleillement. Des villages au sud du Maroc sont électrifiés grâce à l'énergie solaire. La Tunisie a tracé un programme d'installation de 55 000 m2 de capteurs solaires, des chauffe-eau solaires et des systèmes de climatisation. Selon les experts, le solaire thermique connaît un grand essor actuellement. A cet effet, de nombreux programmes sont lancés. Le plus ambitieux est "Desertec". Initié par l'Allemagne et l'Algérie, ce projet vise à raccorder l'Europe à de vastes centrales solaires implantées dans le désert, via des câbles sous-marins. Dans le cadre de ce projet, la ville allemande d'Aachen devra être reliée à la ville algérienne d'Adrar par un câble de 3000 km qui transportera de l'électricité solaire. Le projet, qui est estimé à 2 milliards d'euros, attend des financements. Les pays du Maghreb ont donc l'avantage de pouvoir disposer de l'énergie au futur, celle qui respecte au mieux les exigences environnementales. D'où l'intérêt, autant des entreprises qui maîtrisent le processus technologique que des Etats du nord pour ces immenses gisements solaires des pays de la rive sud de la Méditerranée. Tout cela demandera beaucoup de temps et d'argent, mais c'est là une exigence pour que nos pays puissent bien aborder la compétitivité et faire gagner aux renouvelables, à base de technologies, des parts de marché tant à l'échelle locale qu'internationale.