Lancé à l'initiative de la présidence française de l'UE, le Plan solaire méditerranéen est un des projets phares de l'Union pour la Méditerranée. Ce projet vise à accroître le développement des énergies renouvelables et à renforcer l'efficacité énergétique de la région méditerranéenne, notamment dans les pays du Sud où le gisement d'énergies renouvelables est important. Le plan prévoit, en outre, la construction de 20 gigawatts de capacité de production d'énergie renouvelable et une augmentation de 20% de l'efficacité énergétique d'ici 2020. En clair, l'Europe veut se rendre moins dépendante des hydrocarbures grâce aux gisements de soleil de l'autre côté de la Méditerranée. Selon la Commissaire européenne, Benita Ferrero-Waldner, le Plan solaire méditerranéen constitue pour l'Union européenne une nécessité, pas une option, du fait qu'"il s'intègre dans la stratégie européenne de sécurité énergétique". De Bruxelles où elle a participé à la dernière journée de la Semaine de l'énergie, organisée du 9 au 13 février en cours, Mme Waldner rappellera que ce plan a pour objectif, comme son nom l'indique, d'accroître l'utilisation de l'énergie solaire dans la Méditerranée. "En facilitant la production d'énergie à partir de sources d'énergie renouvelables, nous sommes convaincus qu'il sera donné une impulsion pour le commerce de l'électricité verte et d'encourager le développement d'un marché euro-méditerranéen de l'électricité verte". L'UE devrait également, selon elle, faciliter le développement et l'adoption des technologies modernes. "L'industrie européenne est un chef de file mondial dans ce domaine et les Etats membres de l'UE sont parmi ceux qui possèdent les plus grandes centrales solaires. L'Allemagne représente à elle seule environ la moitié de la capacité de l'énergie solaire dans le monde. L'Europe peut donc partager ses meilleures pratiques et le savoir-faire technologique, tout en continuant à soutenir la recherche et le développement des meilleurs modèles d'affaires et de partenariats industriels pour le développement de l'énergie solaire", estime-t-elle à cet égard. Le Plan solaire méditerranéen s'inscrit, en fait, dans une logique claire. Les importants gisements solaires du Sud intéressent au plus haut degré le Nord. En effet, selon l'agence spatiale allemande, l'Algérie possède le plus grand gisement solaire de la région : 169,44 térawatts heure/an (TWH/an) pour le solaire thermique et 13,9 TWH/an pour le solaire photovoltaïque. Le Maroc a aussi un grand potentiel : 30% du territoire reçoit chaque année plus de 2000 kWh par m2 d'ensoleillement. La Tunisie a tracé un programme d'installation de 55 000 m2 de capteurs solaires, des chauffe-eau solaires et des systèmes de climatisation. Selon les experts, le solaire thermique connaît un grand essor actuellement. L'Algérie a lancé les travaux de construction d'une centrale hybride d'une capacité de 180 megawatts à Hassi Rmel (Sud). Le coût de l'investissement est de 150 millions de dollars. Trois autres centrales sont programmées. L'Algérie a l'ambition de produire 5% de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015, et d'en exporter une partie vers l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne. Par ailleurs, l'Algérie et l'Allemagne ont signé, début 2008, un accord de coopération pour développer l'énergie solaire et étudier la possibilité de produire de l'hydrogène à partir de cette énergie ainsi que des piles à combustible. Rachid N.