Le marché des médicaments demeure en ébullition ces dernières années. La pénurie de certains médicaments pour les cancéreux et les diabétiques dans les pharmacies a été constatée. D'ailleurs, d'innombrables types de médicaments ne sont pas disponibles dans les pharmacies du pays. Cette déficience est due, d'une part, à l'approvisionnement qui est insuffisant par rapport à la demande sur le marché et d'autre part à la spéculation, les ruptures de stocks font encore défaut. A cet effet, le président du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), Fayçal Abed a indiqué, hier, à la Radio nationale Chaîne 3 que la tension sur certains médicaments destinés à traiter les maladies chroniques, notamment cardiovasculaires risque de persister encore un ou deux mois et ce, malgré les efforts du ministère de la Santé. Cette situation, selon lui, est due essentiellement au retard dans la signature des contrats de livraison. "Le manque de certains médicaments, notamment en ce qui concerne les traitements des maladies cardiovasculaires est dû au retard accusé par le ministère de la Santé dans la signature des programmes d'importation", a déclaré Fayçal Abed et de poursuivre que "cela s'est répercuté négativement sur les approvisionnements en médicaments". "En attendant que les produits importés arrivent, tant d'opérations doivent être effectuées, les analyses, la délivrance de visas d'importation, la fixation du prix…tous cela prendra du temps pour que le produit soit disponible dans les pharmacies", a-t-il dit. En dépit d'une certaine amélioration constatée par rapport aux années précédentes, la situation demeure toujours inquiétante, étant donné que des médicaments indispensables aux patients connaissent malheureusement une rupture de stocks. Il cite sur ce point précis, phésytance 04, 02, Sintrom en comprimés, des produits des corticoïdes, les anti-inflammatoires stéroïdiens comme le Celesteine injectable, sont des produits en rupture de stock. Par ailleurs, il est important de rappeler que le président du Snapo avait dénoncé, juste après la signature du programme d'autorisation des importations pour une quarantaine d'opérateurs, au mois de juillet dernier, l'exclusivité accordée à certains importateurs par les laboratoires internationaux de médicaments, engendrant ainsi une instabilité dans l'approvisionnement et le renouvellement des stocks. "Nous dénonçons fermement le recours à des exclusivités lorsqu'il s'agit de la santé. Un seul médicament doit être importé au moins par trois distributeurs pour éviter les pénuries", avait insisté M. Abed, estimant qu'il est de la responsabilité de l'Etat de "réguler le marché du médicament, notamment celui de l'importation, sachant que les ruptures de stocks concernent les produits d'importation". Il est à noter, toutefois, qu'une rencontre est prévue pour la fin du mois en cours, entre le Snapo et la tutelle pour notamment discuter des questions liées aux marges bénéficiaires et aux médicaments périmés.