Le Fonds monétaire international vient de formuler une recommandation à l'endroit du gouvernement algérien, l'invitant à procéder à la réévaluation de la monnaie nationale (le dinar). Des sources proches de l'institution de Bretton Woods ont fait savoir, hier, que "le FMI a émis le souhait de voir le gouvernement [algérien] réévaluer la monnaie nationale pour la mettre à un niveau qui refléterait les nouvelles réalités économiques du pays". Selon les mêmes sources, les bons points que le FMI attribue à l'économie algérienne sont dus aux conclusions que cette institution internationale a tirées du rééquilibrage des indices macroéconomiques ces dernières années. En effet, a-t-il encore été indiqué, "avec des réserves de changes record de près de 150 milliards de dollars et une économie en pleine expansion, la situation du pays a considérablement changé par rapport aux années 1990". Certes, avec l'embellie financière que connaît l'économie nationale ces dernières années tout prête à croire que l'Algérie occupe une place qui n'est pas des moindres sur l'échiquier économique et financier international, et ce, grâce au raffermissement des prix du brut sur le marché mondial, depuis notamment 2005. Mais, tenant compte des paramètres universels précédant à la définition du taux de change d'une monnaie nationale quelconque par rapport aux autres devises internationales, il n'est pas fortuit de déduire qu'il est prématuré de recommander ou d'ouvrir une réflexion sur la réévaluation du dinar algérien. En effet, comme cela a été souligné à maints reprises par des experts internationaux et des spécialistes des questions financières et monétaires, les indices macroéconomiques, malgré leur nette amélioration de ces dernières années, demeurent très fragiles par rapport au contexte actuel qui prédomine la donne économique mondiale. En tout cas, la même source a également fait savoir que "le Fonds monétaire international est également favorable à une levée au moins partielle du contrôle des changes pour favoriser l'activité économique". Le FMI dans sa thèse, a-t-on souligné, estime que "le dinar est déjà commercialement convertible. En revanche, il est difficile de comprendre, pourquoi l'Algérie continue de maintenir un contrôle des changes sur l'ensemble des opérations". Toutefois, il est intéressant de s'interroger sur l'opportunité pour le FMI de faire le parallèle entre la réévaluation de la monnaie nationale et le contrôle que les autorités monétaires du pays exercent sur les opérations du change à l'internationale. Certains observateurs, sur ce point, n'ont pas hésité à faire le parallèle avec la dernière décision du gouvernement de durcir le contrôle fiscal sur les entreprises multinationales qui opèrent sur le marché national. Laquelle décision qui intervient, d'ailleurs, quelques semaines seulement après l'introduction dans la loi de finances complémentaire pour l'année en cours (2008) de l'obligation faite aux entreprises ayant investi dans le cadre de l'Andi (Agence nationale de développement de l'investissement) de réinvestir les avantages financiers tirés de l'exonération de l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) dont elles bénéficient.