Les institutions de Bretton Woods sont de plus en plus sceptiques quant à l'avenir de l'économie mondiale à l'ombre de la crise financière qui s'exacerbe de plus en plus. En effet, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir son enthousiasme à la baisse en avouant, désormais, ses inquiétudes quant à l'aggravation de la situation de l'économie mondiale. Dans une déclaration qu'il a faite hier, Dominique Strauss-Kahn a affirmé, d'ores et déjà, la décision du Fonds de revoir ses prévisions sur la croissance mondiale pour l'année prochaine. " 2009 s'annonce comme une année vraiment mauvaise ", a lâché ouvertement l'ancien ministre français de l'économie. La nouvelle tendance à la baisse des possibilités de relance pour l'année prochaine, sera calquée dans les prochaines prévisions que le FMI rendra publiques prochainement. " Je suis spécialement préoccupé par le fait que nos prévisions, déjà très sombres, seront encore plus sombres s'il n'y a pas assez de mesures d'incitation budgétaire ". Dans le sillage des recommandations pour sauver l'économie mondiale du spectre de récession qui y plane déjà, la plus grande institution monétaire internationale , le FMI, a appelé à une hausse des dépenses budgétaires et à des réductions fiscales temporaires de l'ordre de 120 000 milliards de dollars, ou 2 % du PIB mondial (produit intérieur brut), pour pallier la chute de la demande consécutive au resserrement du crédit. Le patron du FMI n'écarte toutefois pas les possibilités d'endiguer l'effondrement de l'économie, et continue à appeler à une implication plus musclée des gouvernements avec des politiques nationales beaucoup plus efficaces et plus rigoureuses. Mais, constate-t-il encore, jusqu'à présent l'intervention des autorités nationales ne semble pas de l'ampleur escomptée. Tandis que l'augmentation du niveau de la dette publique dans certaines économies au monde est sur le point de compliquer la situation davantage et ceci est un facteur favorisant la fragilisation des chances de relance de la croissance mondiale. Des mesures draconiennes ou une chirurgie financière. C'est cela que demande le FMI aux gouvernements à travers le monde. A savoir, des mesures d'une rigueur similaire aux fameux plans d'ajustements structurels (PAS) qu'il a fait appliquer à plusieurs pays, notamment dans le continent africain. Anticipant sur les conséquences que cela induirait, notamment dans les pays aux économies fragiles, le directeur général du FMI laisse entendre que, dans tous les cas de figure, la crise actuelle aura des conséquences sociales dans plusieurs pays à moyen terme. Il y a trois jours, le conseil d'administration de l'institution de Bretton Woods a réajusté sa feuille de route en se fixant des programmes d'actions axés sur la riposte à la crise financière ; qui secoue le monde. Le noyau central de ce plan d'action consiste à accorder davantage d'appuis aux pays membres du Fonds, pour leur permettre de faire face aux conséquences induites par la crise en question. Cette démarche, en tout cas, intervient sous forme de suivi des recommandations formulées par le CMFI (comité monétaire et financier) et les dirigeants du G-20, composé des pays industrialisés et émergents, ayant souligné le rôle fondamental que joue le FMI comme agent de riposte aux crises et instance de réflexion. " Nous continuerons de nous acquitter de cette mission pour aider à rétablir la stabilité financière mondiale et promouvoir une croissance économique soutenue ", a déclaré DSK.