Comme annoncé déjà l'été dernier par l'écrivain Yasmina Khadra lui-même - Mohamed Mousselhoul- son dernier roman est depuis peu sur les étals des librairies françaises.Ce que le jour doit à la nuit est l'intitulé de cet ouvrage édité bien sûr chez Julliard, une maison qui a fait découvrir l'ancien militaire qui a abandonné sa carrière pour en suivre une autre dont il rêvait, celle littéraire. Evénement littéraire de la rentrée, la sortie de cet ouvrage en France ne sera malheureusement pas suivie par une sortie chez nous, il faudra attendre le salon international du livre qui se déroulera en octobre prochain aux Pins maritimes pour voir où les éditions Julliard où alors un autre importateur proposer ce roman particulièrement attendu par les férus de l'auteur. Sur fond de récit historique, Ce que le jour doit à la nuit, traite d'abord des rapports compliqués entre les gens ensuite d'un amour impossible entre un algérien, Younès et une française, Emilie. Le contexte est celui de la guerre libération ce qui rend a priori cette relation amoureuse d'autant compliquée et c'est également une occasion pour l'auteur de parler de la double identité franco, algérienne. C'est ainsi que les personnages de Yasmina Khadra évoluent dans une période historique qui s'étale de 1936 à 1962. Pas rien que ça car l'auteur fait également un saut dans après-guerre, c'est-à-dire en plein dans l'actualité d'aujourd'hui. "Ce que le jour doit à la nuit " est l'histoire de quatre garçons qui forment à eux seuls un échantillon très symbolique : un Arabe, un Juif et deux Français - dont un Corse -. Ces derniers évoluent tranquillement à Rio Salado, un village cossu à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Oran. Les chamboulements du monde (Guerre 39-45, nationalisme arabe) effleurent à peine leur camaraderie jusqu'au jour où une fille arrive au village. L'amitié résistera-t-elle à l'amour ?… à la guerre delibération? La fille n'est bien entendu pas n'importe laquelle car nous sommes en pleine période de colonialisme. Entre temps, Younès, fils d'un paysan algérien, ruiné et contraint d'hypothéquer ses terres, débarque, dans les années 1930 à Oran, où il " atterrit ", avec sa famille, dans un bidonville, Jenane Jato. Le père ne pouvant faire vivre les siens, confie Younès à son frère, un pharmacien bien intégré, financièrement aisé et marié à une Française, Germaine. Les deux bambins que le contexte géohistorique fait rencontrer, s'aimeront d'un amour compliqué car chacun incarnant chez les regards des autres l'ennemi. Pour vous donner un avant-goût de ce texte absolument nostalgique et facile à lire, voici quelques extraits du chapitre 8 : "J'ai beaucoup aimé Rio Salado - Fluman Sulsum, pour les Romains ; El Mellah, de nos jours. D'ailleurs, je n'ai pas cessé de l'aimer, incapable de m'imaginer en train de vieillir sous un ciel qui ne soit pas le sien ou de mourir loin de ses fantômes. C'était un superbe village colonial aux rues verdoyantes et aux maisons cossues. La place, où s'organisaient les bals et où défilaient les troupes musicales les plus prestigieuses, déroulait son tapis dallé à deux doigts du parvis de la mairie, encadrée de palmiers arrogants que reliaient les uns aux autres des guirlandes serties de lampions. Se produiront sur cette place Aimé Barelli, Xavier Cugat avec son fameux chihuahua caché dans la poche, Jacques Hélian, Perez Prado, des noms et des orchestres de légende qu'Oran, avec son chiqué et son statut de capitale de l'Ouest, ne pouvait s'offrir. Rio Salado adorait taper dans l'œil, prendre sa revanche sur les pronostics qui l'avaient donné perdant sur toute la ligne.", note Yasmina Khadra considéré selon les ventes de ses ouvrages comme étant l'écrivain algérien le plus lu et le plus connu.