«Il est le roman que j'ai toujours voulu écrire. Je suis fier et content d'avoir réussi à le rendre vrai», nous a confié l'auteur, Yasmina Khadra... Dans le cadre de l'action ‘'Un livre pour une ville'', qui se déroule en Allemagne, Die Attentaterin (l'Attentat) de Yasmina Khadra, nous a-t-on appris, a été élu récemment «meilleur livre de l'année 2008» à Happenheim avec 268 voix, devant Les cerfs-volants de Kaboul de l'écrivain américain d'origine afghane, Khaled Hosseini (143) et Die Vermessung der Welt (Les Arpenteurs du monde) de l'auteur allemand, Daniel Kehlmanns (113). A cet effet, le roman plébiscité fera l'objet, entre août et septembre 2008, d'un important éventail d'actions (lectures, conférences, débats) pour une plus large diffusion. A signaler que l'Attentat est déjà un best-seller en Allemagne puisqu'il a fait l'objet d'une quinzaine de réimpressions depuis sa sortie chez l'éditeur Nagel & Kimche. Un excellant ouvrage du cru Khadra, un des meilleurs qui illustrent parfaitement cette complexité et déchirure des blocs civilisateurs, au coeur des luttes fratricides et insensées qui minent nos peuples arabes, dont l'auteur réussi à dénoncer les clivages. L'Attentat devait aussi être adapté au cinéma. Pour l'instant, on ne connaît pas encore l'évolution. Encore un prix et une distinction qui viennent couronner une riche carrière pleine de rebondissements mais aussi d'embûches auxquels l'auteur a toujours su faire face et aller droit de l'avant. Prolifique, l'écrivain Yasmina Khadra alias Mohamed Moulessehoul, qui ne cesse de nous surprendre, compte sortir, le 21 août prochain, un nouveau livre, édité comme d'habitude chez Julliard. Il s'agit de Ce que le jour doit à la nuit. Mon oncle me disait: «Si une femme t'aimait, et si tu avais la présence d'esprit de mesurer l'étendue de ce privilège, aucune divinité ne t'arriverait à la cheville. Oran retenait son souffle en ce printemps 1962. La guerre engageait ses dernières folies. Je cherchais Emilie. J'avais peur pour elle. J'avais besoin d'elle. Je l'aimais et je revenais le lui prouver. Je me sentais en mesure de braver les ouragans, les tonnerres, l'ensemble des anathèmes et les misères du monde entier», voilà ce que nous pouvons lire dans ce roman passionnant et passionné. Yasmina Khadra nous offre ici un grand roman de l'Algérie coloniale (entre 1936 et 1962), une Algérie torrentielle, passionnée et douloureuse et éclaire d'un nouveau jour, dans une langue splendide et avec la générosité qu'on lui connaît, la dislocation atroce de deux communautés amoureuses d'un même pays. Pour en avoir une petite idée, vous pouvez jeter un oeil sur le premier chapitre de ce livre sur le blog de Alain Belle: UltraSensiBlog. L'histoire vacille entre l'Algérie coloniale (1936-1962) et un saut sur l'après-guerre (2008). Quatre garçons (un Arabe, un juif et deux Français - dont un Corse -) évoluent tranquillement à Rio Salado, un village cossu à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Oran. Les chamboulements du monde (Guerre 39-45, nationalisme arabe) effleurent à peine leur camaraderie jusqu'au jour où une fille arrive au village...«Il est le roman que j'ai toujours voulu écrire. Je suis fier et content d'avoir réussi à le rendre vrai.» nous a confié l'auteur Yasmina Khadra. Encore une fois, Yasmina Khadra vient remettre à nu ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, a fortiori, le pouvoir de l'amour devant la bêtise de la guerre qui oppose les communautés et les pousse à se séparer. Avec bien sûr, ce don inné pour l'écriture imagée qui rend palpable tout sentiment humain, tout paysage et expressions. Bref, à rendre réel, le pouls du monde avec un talent inégalé. Rare, digne des grands!