Prolifique Yasmina Khadra. Après son roman fleuve "Ce que le jour doit à la nuit ", l'écrivain algérien actuellement directeur du Centre culturel algérien à Paris (CCA) vient tout juste de signer " L'Olympe des infortunes " son dernier récit sorti chez son même éditeur, Julliard. Le roman sera selon son éditeur dès le 11 janvier prochain sur les étals des librairies françaises. Dans son récit, l'auteur décrit un monde de marginaux vivant dans une décharge publique. Son roman est une galerie de portraits et de personnages vivant différemment leur marginalité et posant un regard personnel sur le monde. "Yasmina Khadra met toute sa verve romanesque au service d'une fable corrosive qui nous plonge dans l'univers des clochards, plein de tendresse, de cocasserie, de rêves invraisemblables et de terribles déconvenues", lit-on dans la présentation de l'éditeur. Celui qu'on présente comme le faiseur de best- sellers, quitte son environnement romanesque de polars, d'histoire de l'Algérie, de guerre en Palestine et de kamikaze, pour explorer un univers tout à fait nouveau pour lui, celui des laissés pour-compte. L'on ne sait pas trop bien si Yasmina Khadra opère juste par une forme descriptive ou alors il s'applique à dénoncer les raisons réelles qui conduisent un humain à vivre infernalement dans une précarité outrageante. On se rappelle qu'en 2007 Yasmina Khadra s'était violemment attaqué aux institutions françaises qui n'ont pas mis avant son dernier livre, "Ce que le jour doit à la nuit " dans la liste des prix littéraires. Mais une semaine plus tard, à la surprise générale, un jury de téléspectateurs français ont décerné le Prix Roman France Télévision 2008 pour le même livre paru chez Julliard et réédité par Sedia en octobre 2008. L'auteur de " Cousine K " clamait fort dans un entretien accordé au quotidien français Le Parisien, que " toutes les institutions littéraires " se seraient liguées contre lui et dénonçant les "aberrations parisianistes " de ces mêmes institutions qui ont écarté son avant-dernier roman des principaux prix littéraires. Pas de Goncourt, ni de Fémina ni de Renaudot, ni le Médicis pour Yasmina Khadra , l'officier des arts et des lettres et chevalier de la Légion d'honneur (pour ne citer que ses distinctions françaises). L'auteur de "Les hirondelles de Kaboul " a remporté le prix France Télévision au 4e tour de scrutin à 13 voix contre 12 pour Jean-Marie Blas de Roblès pour " Là où les tigres sont chez eux " (Zulma). Les six livres sélectionnés par un premier jury présidé par Olivier Barrot, et composé des animateurs et journalistes culturels de France 2, France 3, France 5 et RFO, ont été départagés par un jury de 25 téléspectateurs. Après le succès des " Hirondelles de Kaboul " (2002), de " L'Attentat " (2005) et des " Sirènes de Bagdad " (2006), l'écrivain retourne à l'Histoire de l'Algérie avec " Ce que le jour doit à la nuit ", un roman dans lequel il tentait à travers deux personnages une réconciliation algéro-française. Internationalement reconnue, l'œuvre de Yasmina Khadra est aujourd'hui traduite dans 34 pays. L'auteur a obtenu le Prix des Libraires lors du salon international du livre d'Alger (SILA) 2006 avec " L'Attentat ". Son roman " Les hirondelles de Kaboul " a été consacré meilleur roman de l'année aux Etats-Unis. Ses ouvrages intéressent également le cinéma. " L'Attentat " est en effet en cours d'adaptation à Hollywood tandis que " Les Hirondelles de Kaboul " devrait être réalisé en France, alors qu'une version filmée de " Morituri " a été réalisée il y a trois ans par l'Algérien Okacha Touita. Dans son " Ce que le jour doit à la nuit ", l'auteur revient à son pays natal, l'Algérie, après nous avoir emmenés en Palestine avec "L'attentat ", en Irak avec " Les sirènes de Bagdad " et en Afghanistan avec " Les hirondelles de Kaboul ". Décoré déjà du trophée de la Légion d'honneur des arts et des lettres, l'écrivain et directeur du Centre culturel algérien de Paris, Mohamed Moulessehoul, alias Yasmina Khadra, a reçu également un autre trophée, celui de " créateur sans frontières ". Le premier trophée, il l'avait reçu des mains d'une des personnalités françaises très influentes dans le monde de la Culture, Frédéric Mitterrand, alors que le second lui a été décerné par l'organisme " Cultures France". Rebouh H.