On dit que Yasmina Khadra est difficile d'accès, qu'il n'est pas disponible et qu'il n'est pas possible de le rencontrer. Yasmina Khadra s'en défend. La preuve, il reçoit très l'aise en lui accordant le temps qu'il faut l'animateur de Papier Bavard, l'émission littéraire de la Chaîne III. C'était il y a quelques jours à Paris, à l'occasion de la tenue de la seizième édition du Maghreb du livre, au siège du Centre culturel algérien, institution dont Yasmina Khadra est le directeur. Yasmina Khadra est une star de la littérature algérienne contemporaine. Ses romans sont écoulés dès leur parution en Algérie. Peu de librairies disposent de stocks. On peut dire que c'est l'auteur le plus vendu en Algérie. C'est aussi l'écrivain algérien le plus vendu hors des frontières algériennes. Il est traduit dans quarante pays et reçoit des distinctions et des hommages aussi bien au Canada qu'au Japon. Il est particulièrement fier d'être algérien et de faire rayonner ainsi son pays à travers le monde. Dans l'entretien accordé à l'émission «Papier bavard», il déplore les entraves que lui jettent certains médias algériens alors que les pays étrangers saluent son talent. Il met à profit son entretien pour souligner son inconditionnel engagement à son sol natal et son nationalisme sans partage pour l'Algérie. D'ailleurs à Paris, il donne le meilleur de lui-même, au Centre culturel algérien pour mettre en lumière les valeurs culturelles et civilisationnelles de l'Algérie. Bien mieux, depuis qu'il est à la tête de cette institution, il ne publie plus, lui dont l'écriture est sa raison de vivre et cela, afin de consacrer tout son temps, corps et âme à sa noble mission qui est la promotion de la culture algérienne. Pourtant, son nouveau roman, «L'Olympe des infortunes» vient de sortir. Yasmina Khadra se justifie «C'est un ouvrage qui est antérieur à ma dernière publication, «Ce que le jour doit à la nuit.» Il a été écrit bien avant et était prêt, c'est seulement maintenant qu'il vient d'être édité» Pour les lecteurs algériens, Yasmina Khadra annonce que ce sont les éditions Média Plus de Constantine qui sont chargées de la publication. Ce roman sera dans les librairies algériennes dès les premiers jours de ce mois de mars. Yasmina Khadra met en scène des marginaux rejetés par la société. En fait, ces personnages, jugés peu fréquentables, possèdent en réalité une intelligence vive, hors du commun. Pour eux, la plus grande des richesses et de la fortune, c'est de ne demander rien à personne, en conséquence, ils n'ont plus besoin d'argent. Leurs analyses, leurs réflexions, le sens qu'il donne à la vie, véhiculent de précieux enseignements. L'auteur lui-même envie les talents oratoires d'un de ses personnages et Yasmina Khadra de dire, «Quand on sait parler avec art et manier le verbe avec aisance, le monde s'ouvre devant vous. Moi, personnellement, orateur sans grand talent, j'ai remplacé par la magie de l'écriture cette valeur que je n'avais pas ou que je maîtrisais si peu». L'écriture de Yasmina Khadra est extraordinaire. Comme témoignage, c'est l'immense lectorat qu'il possède en Algérie. Certains citoyens qui ne lisent jamais ont commencé à s'intéresser au livre en se plongeant dans ses romans. Certes Yasmina Khadra a des détracteurs. C'est le lot de tout auteur à succès mais ces détracteurs comptent si peu devant l'immensité des gens qui l'apprécient.