Une note d'information de la Banque d'Algérie fait ressortir que la politique de change de l'Algérie a pour objectif, depuis la seconde moitié des années 1990, la stabilisation du taux de change effectif réel de long terme du dinar à sa valeur d'équilibre déterminée par les fondamentaux de l'économie nationale. C'est au cours de la même période que le marché interbancaire des changes a été mis en place permettant une détermination flexible des cours de change, avec l'intervention de la Banque d'Algérie et des banques et établissements financiers, intermédiaires agréés.La stabilisation du taux de change effectif réel de long terme du dinar a pour but de stimuler les investissements nationaux et étrangers par la réduction des incertitudes en matière de prix et d'encourager les exportations par le confortement de la compétitivité externe. Il importe de souligner que l'équilibre des prix relatifs est l'ancrage pour la stabilité macro-économiques, retrouvée à partir du début des années 2000, car l'analyse du cycle long de l'économie nationale rappelle que l'Algérie a connu, dans le passé, une longue période de déséquilibres financiers et d'ajustements corrélatifs qui ont été dommageables pour la croissance et le développement économique. La Banque d'Algérie indique que le taux de change effectif réel est un indicateur synthétique englobant les échanges commerciaux de l'Algérie avec quinze de ses principaux pays partenaires commerciaux représentant 88% des échanges globaux. La méthode de calcul est fondée sur la détermination d'un indicateur de compétitivité sur la base de la pondération des taux de change nominaux des pays partenaires et de leurs indices des prix à la consommation par leurs poids relatifs dans les échanges commerciaux avec l'Algérie. Cette méthode de calcul, actuellement mise en œuvre par la Banque d'Algérie, l'amène à suivre en permanence l'évolution de la conjoncture internationale et au niveau national, en matière des taux d'inflation et d'évolutions des taux de change, pendant que les fondamentaux sont déterminés de manière prospective. Cela permet à la Banque d'Algérie d'intervenir sur le marché interbancaire des changes pour veiller à ce que le mouvement du taux de change nominal n'affecte pas l'équilibre de long terme du taux de change effectif réel du dinar. Les différentes études et évaluations de la politique du taux de change, selon les différentes approches méthodologiques élaborées tant par la Banque d'Algérie que par les services du Fonds monétaire international, ont démontré que le taux de change effectif réel du dinar est proche, depuis 2003, de son niveau d'équilibre de long terme. La stabilité du taux de change effectif réel à son niveau d'équilibre de long terme est un élément important de l'amélioration de l'environnement des investissements. Cela constitue un important ancrage à la mise en œuvre des projets d'investissement et permet aux opérateurs économiques d'asseoir durablement leur compétitivité externe. La stabilité du taux de change effectif réel du dinar, à laquelle veille la Banque d'Algérie, offre en réalité une visibilité à long terme en matière de décisions stratégiques d'investissement. La Banque d'Algérie poursuit, en 2008, la stabilisation du taux de change effectif, dans un contexte international caractérisé par la volatilité sur les marchés financiers, monétaires et des changes. Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international a examiné, en février 2008, les résultats de la consultation de 2007 au titre de l'article IV. Ainsi, en ce qui concerne la politique de taux de change, le Conseil a "considéré que la politique de taux de change est en phase avec la stabilité externe" et que "le taux de change effectif réel demeure proche de son niveau d'équilibre, tout en prenant en compte les difficultés d'estimation dans le cas des pays exportateurs de pétrole". Enfin, le Conseil a encouragé "les autorités à continuer à gérer le taux de change de manière flexible, tout en mettant en œuvre des politiques visant à accroître la productivité et la diversification économique". Le Conseil d'administration du FMI a également considéré que la conduite de la politique monétaire par la Banque d'Algérie "a permis d'absorber l'excès de liquidité dans le système bancaire et aidé à maintenir l'inflation sous contrôle, malgré la hausse des prix des produits alimentaires". Au niveau global, le Conseil a "accueilli favorablement les performances économiques encourageantes de l'Algérie au cours des dernières années, reflétant des réformes orientées vers le marché et des politiques macroéconomiques prudentes dans un environnement externe favorable. La croissance hors hydrocarbures s'est accélérée, l'emploi s'est accru et les pressions inflationnistes sont sous contrôle. Les situations budgétaire et extérieure demeurent fortes et l'ambitieux programme d'investissements des autorités a commencé à améliorer l'infrastructure et les conditions de vie". Il est utile de rappeler que la dernière évaluation de la situation économique de l'Algérie, effectuée par le Fonds monétaire international en 2007, a fait l'objet d'un rapport publié en mars 2008 par cette institution multilatérale.