Pour le FMI, la monnaie nationale va tendre à l'équilibre pendant une longue durée. Le Fonds monétaire international (FMI) a rendu publique le 1erjuillet une étude sur l'évolution de la politique de change en Algérie, réalisée par Taline Koranchelian. Cette étude montre que l'évolution du taux de change réel effectif est restée en phase avec son équilibre de long terme. “Le taux de change effectif du dinar à fin 2003 était largement en conformité avec cet équilibre”, lit-on dans le document. Le FMI juge ainsi que la politique de change suivie par la Banque d'Algérie “a bien servi l'économie”. Faisant l'historique de l'évolution de la politique de change suivie par l'Algérie, Taline Koranchelian relève que la faible croissance de la productivité du secteur hors hydrocarbures a été le principal facteur de la dépréciation “du taux de change au cours des vingt dernières années”. À partir de 1974, note l'étude, le taux de change du dinar est rattaché à un panier de devises, avec un poids prépondérant pour le dollar américain, monnaie dont sont libellées les exportations d'hydrocarbures. “L'appréciation substantielle du dollar américain pendant la première moitié des années 80 a provoqué une forte élévation de la valeur réelle du dinar algérien (d'environ 50% entre 1980 et 1985). Ce qui a miné la compétitivité du secteur non hydrocarbures et stimulé les importations”, souligne le document. En 1986, note l'étude, avec le choc pétrolier, pour répondre à l'érosion drastique des revenus des exportations, le gouvernement a procédé aux emprunts extérieurs et limité les importations. En parallèle, la Banque d'Algérie a laissé déprécier le dinar algérien de 31% entre 1986 et 1988. Les restrictions imposées à l'accès aux devises ont fait exploser le marché parallèle de 400%. Entre 1989 et 1991, le dinar enregistre une dépréciation de 200% en termes nominaux. En 1991, le dinar a connu une nouvelle dévaluation de 100%. Un dollar valait à l'époque 22 dinars. De 1991 à 1994 le taux de dévaluation était de 4% annuellement, portant la valeur du dinar algérien à 24 dinars pour un dollar sur le marché officiel. “Cette relative stabilité du taux de change ne correspondait pas aux fondamentaux de l'économie”, soutient le document. En 1994, souligne l'étude réalisée par Taline Koranchelian, les autorités ont mis en place un programme d'ajustement structurel imposé par le FMI. “Un des objectifs de ce programme était de corriger la valeur du dinar.” Une nouvelle dévaluation a été opérée entre avril et septembre 1994. La Banque d'Algérie dans son rapport de l'année 2003 relève que la convertibilité commerciale du dinar entamée dès 1991 a été véritablement mise en œuvre en 1994, car la libéralisation des paiements au titre des importations a été effective dès cette année. Cette convertibilité commerciale a été appuyée par la mise en place, en octobre 1994, du fixing pour la détermination du taux de change en fonction de l'offre et de la demande sur le marché des changes. Dans le cadre du régime de flottement dirigé du taux de change mis en place à partir de 1996, la Banque d'Algérie intervient sur le marché interbancaire des changes avec une offre de devises potentielles nettement consolidée et une demande en relative augmentation au cours de l'année 2003. L'étude du FMI relève qu'entre 1985 et 1998 le taux de change réel s'est apprécié de 20%, suivi d'une dépréciation de 13% entre 1998 et 2001. “Après 16 mois de glissement depuis 2002, en raison de l'appréciation de l'euro face au dollar, les autorités sont intervenues sur le marché des changes dans le deuxième semestre de 2003”, lit-on dans le document “D'où l'importance de la reconstitution des réserves officielles de change pour la question du taux de change du dinar à mesure que les marchés de change internationaux ont été caractérisés par de grandes fluctuations du taux de change euro-dollar au cours de l'année 2003. C'est dans ce contexte que la Banque d'Algérie a poursuivi une politique de stabilisation du taux de change effectif réel du dinar, en cohérence avec la conduite de la politique monétaire visant la préservation d'un faible niveau d'inflation (en dessous de 3%)”, explique la Banque d'Algérie dans son rapport. En tout état de cause, l'étude du FMI est catégorique : “L'analyse prouve que le mouvement de taux de change n'a pas été mal aligné en 2002 et 2003.” En d'autres termes, l'Algérie respecte les dispositions de l'article VIII des statuts du Fonds monétaire international. Meziane rabhi