L'annonce de nouvelles mesures devant encadrer l'investissement ne semble pas décourager les multinationales. Pas dans la sidérurgie en tout cas. Et pour cause. Le directeur général d'Arcelor Mittal Algérie M. Bernard Bousquet, a annoncé, hier, que son groupe entendait bien renforcer son implantation en Algérie en multipliant les investissements de grande envergure dans la production d'acier et le développement de l'exploitation du minerai de fer. Il faut savoir que le numéro un mondial de l'acier, qui exploite en partenariat avec Sider depuis 2001 le complexe d'El-Hadjar à hauteur de 70%, convoite à présent le gisement de fer de Gara Djebilet situé à 130 Km au sud-est de la ville de Tindouf. Dans ce sens, M. Bousquet a annoncé qu'ArcelorMittal Annaba a été sollicité par les pouvoirs publics algériens pour réaliser une étude préliminaire de faisabilité du minerai de fer du gisement de Gara Djebilet (Tindouf). "Ce choix n'est pas fortuit dans la mesure où le Groupe ArcelorMittal dispose de savoir-faire et d'une expérience dans ce domaine", a souligné M.Bernard Bousquet.Il faut savoir que ce gisement referme des potentialités importantes dans la mesure où ses réserves globales sont de l'ordre de plus de 3 milliards de tonnes de minerai de fer. Les réserves exploitables de Gara Djebilet sont de l'ordre de 1,7 milliard de tonnes à 57 % de fer, localisées dans deux lentilles importantes : une lentille dite " ouest " avec 780 millions de tonnes et une lentille dite " centre " avec 900 millions de tonnes. Aussi, ArcelorMittal prévoit d'investir 2,5 milliards de dollars pour la réalisation à Jijel d'installations industrielles pour la production d'acier pur (pré-réduit) et d'une centrale électrique. Il faut savoir que le groupe a déjà choisi le site devant recevoir le projet ; néanmoins, Arcelor Mittal attend l'aboutissement des discussions avec les pouvoirs publics algériens pour lancer le projet. Il faut savoir que le gérant d'acier sera confronté à de nombreux concurrents à Jijel, entre l'Egyptien Ezz Steel, qui vient de lancer une invitation de préqualification pour les travaux, la mise en service et les essais des matériels électroniques de la première phase de son complexe pour la production d'acier à Bellara. En tout état de cause, Arcelor Mittal ne compte pas suspendre ses investissements initiaux, et compte injecter de nouveaux capitaux dans son site de Annaba et au niveau des gisements de minerai de fer de Ouenza et Boukhadra (Tébessa) dans la perspective d'atteindre ou de se rapprocher de deux millions de tonnes d'acier liquide par an. Cet effort d'investissement cible également la réorganisation des dépôts de distribution des produits sidérurgiques de l'usine ArcelorMittal de Annaba dans le but de répondre aux attentes du marché algérien, même en recourant aux importations, a indiqué M.Bernard Bousquet. ArcelorMittal de Annaba compte réaliser durant l'année 2008 un million de tonnes d'acier liquide, soit 200.000 tonnes de moins que l'exercice précédent, a-t-il fait savoir, expliquant que cette chute de la production "est due aux incidents techniques enregistrés au niveau de deux installations stratégiques, en l'occurrence une aciérie et un haut fourneau".