N'étant pas toujours les bienvenus chez les contribuables, toujours trop lourds pour les entrepreneurs, les impôts sont pourtant utiles et jouent un rôle capital, celui de renforcer les Etats. Et c'est encore plus vrai en Afrique. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, a estimé récemment que les impôts jouent un rôle capital dans la consolidation et le renforcement des capacités des Etats en Afrique.Dans un discours prononcé le 28 août 2008 à Pretoria, en Afrique du Sud, alors qu'il participait à la Conférence internationale sur la fiscalité, la consolidation et le renforcement des capacités des Etats africains, le président de la BAD a estimé que "bâtir des Etats capables et autonomes ainsi que l'indépendance fiscale ne peut se réaliser qu'à travers des recettes intérieures adéquates, transparentes et durables". Et d'ajouter que "la fiscalité constitue une base pour la consolidation des efforts. Ces taxes… sont particulièrement importantes pour les Etats fragiles sortant de crises ou de conflits"… et qui ont besoin de reconstruire leur assiette fiscale pour rendre les services nécessaires à leurs populations, réaffirmant ainsi de l'importance des recettes intérieures pour le développement de l'Afrique. "…Le renforcement des taxes et des revenus intérieurs constitue un moyen d'atteindre l'indépendance fiscale sur le continent africain. L'autosuffisance et l'indépendance fiscale ne peuvent se réaliser que par les recettes intérieures adéquates, transparentes et durables", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "Créer des institutions pour augmenter les revenus des Etats est un défi de taille, mais les taxes sont avant tout du ressort de la politique. Il s'agit d'une question qui concerne la participation citoyenne et qui touche à la responsabilité nationale". M. Kaberuka a également saisi l'occasion pour appeler les pays africain à mettre en place un "agenda pour la gouvernance financière afin de mieux définir sa propre politique fiscale… La bonne gouvernance financière est au centre de la nouvelle stratégie de gouvernance de la BAD, qui met l'accent sur le soutien aux Etats membres pour renforcer la transparence et la crédibilité dans la gestion des finances publiques". Le patron de la BAD a, dans le même sens, estimé nécessaire la création des plateformes fiscales nationales qui pourraient fortement contribuer à atteindre cet objectif, et ce d'autant plus qu'une telle initiative est à même de donner aux administrations fiscales africaines un mécanisme leur permettant de mettre ensemble leurs ressources tout en partageant leurs meilleures pratiques. Il faut rappeler que cette rencontre de deux jours a été organisée par les agents fiscaux du Botswana, du Ghana, du Nigeria, du Rwanda, de l'Afrique du Sud avec le soutien de la BAD, de l'OCDE, de l'Organisation mondiale des douanes et des partenaires bilatéraux ; c'est la South African Revenue Service qui a abrité la manifestation avec la participation des dirigeants des administrations fiscales africaines, des partenaires au développement et des principaux experts internationaux. Cette conférence a pour objectif de mettre l'accent sur l'importance de la fiscalité pour financer le développement, le renforcement des capacités des Etats et l'amélioration de la gouvernance.