Chargé d'un message de fraternité du président Ahmadinejad à remettre au président Bouteflika, le chef de la diplomatie iranienne en est à sa deuxième visite en Algérie après celle du 14 août 2006, date à laquelle la crise du nucléaire iranien était à son comble. Les relations algéro-iraniennes ont été remises à jour à la faveur de la visite effectuée à Alger, vendredi et samedi, par le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki. Dans un contexte où l'Iran s'est mis le monde puissant sur le dos au sujet de la sensible question du nucléaire, le rapprochement avec Alger est perçu comme une volonté de gagner le soutien de ce pays géographiquement et diplomatiquement important. Intervenant à la veille du sommet du G8 prévu en Allemagne et suite aux négociations irano-européennes, la venue du ministre Mottaki reflète une insistance iranienne pour faire passer son idée du droit à tous d'accéder à la technologie nucléaire. Au sortir de l'audience que lui a accordée le président Bouteflika, le ministre iranien a tenu à souligner « le rôle important et influent » qu'occupe l'Algérie sur la scène internationale, notamment en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Pour la diplomatie iranienne, Alger et Téhéran, situés dans deux régions importantes du monde, sont appelés à se concerter. Chargé d'un message de fraternité du président Ahmadinejad à remettre au président Bouteflika, Mottaki est à sa deuxième visite en Algérie après celle du 14 août 2006, date à laquelle la crise du nucléaire iranien était à son comble. C'est dire que le passage à Alger est jugé par Téhéran fondamental. Le projet d'Alger de développer le nucléaire civil n'est pas sans susciter chez les Iraniens la volonté de chercher des appuis. Il est toutefois utile de souligner qu'Alger fait du respect du cadre de l'AIEA une obligation. Dans son dernier rapport, l'agence présidée par El Baradai avait estimé que « Téhéran continuait à défier l'ONU en poursuivant l'enrichissement d'uranium » et de plus « gênait l'activité de ses inspecteurs sur place ». Un point qui a dû être soulevé lors des entretiens réunissant les hauts responsables algériens et le ministre iranien. Des entretiens qui ne sont qu'à leur amorce, puisque Manouchehr Mottaki annonce une visite officielle du président Ahmadinejad en Algérie. « Nous avons évoqué avec M. Bedjaoui les préparatifs de la visite du président iranien en Algérie, expression de la forte volonté des deux présidents d'élargir la coopération bilatérale », souligne le chef de la diplomatie iranienne. A rappeler que le 16 janvier dernier, une escale technique de l'avion présidentiel iranien avait été annulée à la dernière minute, laissant aller bon train différentes spéculations. Aujourd'hui, l'annonce d'une prochaine visite d'Ahmadinejad ne peut être traduite que comme un signe que le climat relationnel entre Alger et Téhéran est caractérisé par la normalité et une volonté d'aller de l'avant.