C'est en fait le groupement brésilien Andrade Gutierrez, en association avec le bureau d'étude Cowi, qui se chargera de l'étude et de la réalisation du futur viaduc transrhumel de Constantine, a-t-on appris samedi de la direction de wilaya des travaux publics. Conçu en double voie, cet ouvrage que l'on qualifie déjà de "projet du siècle" devra prendre naissance au niveau de la place de l'ONU, sur l'esplanade appelée communément "El Fedj", pour s'achever sur le plateau de Mansourah sur une longueur de 1.150 mètres, 20 mètres de largeur et 130 mètres de hauteur, a-t-on précisé. Cet imposant viaduc qui "viendra renforcer les acquis de la métropole de l'Est algérien" contribuera, selon les autorités locales, à la résolution, entre autres, du problème complexe lié à la congestion du trafic routier au niveau du centre-ville. Le transrhumel, dont les délais de réalisation ont été fixés à 32 mois pour un coût global de 15 milliards de dinars, sera conçu et réalisé selon la technique des haubans.Les critères imposés par le maître d'ouvrage algérien, en ce qui concerne le respect du site, les paramètres de sécurité, la sismicité de la zone et le phénomène de glissement de terrain qui caractérise la vallée, seront respectés selon la DTP qui a également rappelé que les deux soumissionnaires présélectionnés, tous deux du Brésil (Andrade Gutierrez et Oderbrecht) s'y étaient engagés lors de la présentation de leurs projets le 3 juillet dernier au palais de la culture Malek Haddad. Ce futur pont géant permettra, selon le plan d'étude du projet, de faire la jonction entre le vieux rocher et les hauteurs du Mansourah qui desservent pratiquement toute la partie sud de la ville et particulièrement la grande cité de Sakiet Sidi Youcef et ses prolongements vers Ziadia, Djebel El Ouahch, Daksi et Oued El Had, a précisé une source proche de la wilaya. Du côté du centre-ville, l'ouvrage prendra naissance à la place des Nations unies, dans la zone stratégique de Djenane Zitoune qui constitue un véritable carrefour s'ouvrant sur Aïn El Bey et également sur les cités Fadila Saâdane, 5-Juillet, Boussouf et la zone industrielle Palma, a-t-on constaté.Pour rappel, lors de la présentation du projet devant les autorités locales et en présence de l'ambassadeur du Brésil à Alger, le wali devait évoquer "l'opportunité avérée de cette future réalisation grandiose". Il a notamment situé ce grand projet dans le contexte de la "modernisation de la métropole constantinoise voulue par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika". Aussi, le wali a insisté, à l'adresse du groupe brésilien qui sera retenu pour l'étude et la réalisation du transrhumel, sur le respect du nécessaire triptyque "savoir-faire, bien faire, vite faire". Pour sa part, M. Hocine Necib, directeur des routes au ministère des Travaux publics a fait part, de son côté, du "caractère vital" de ce projet structurant destiné à répondre aux besoins de la ville et qui sera réalisé dans le cadre de la coopération bilatérale entre l'Algérie et la République fédérative du Brésil. A ce propos, l'ambassadeur de ce pays en Algérie, M. Sergio França Danese, a rappelé les "liens étroits" qui unissent le Brésil à la ville de Constantine, soulignant que c'est le célèbre architecte brésilien, Oscar Niemeyer, qui avait imaginé l'université Mentouri de Constantine. "Quelle que soit l'entreprise brésilienne qui sera finalement retenue pour le transrhumel, ce projet donnera une nouvelle dimension à la coopération déjà ancienne entre les deux pays", a notamment indiqué le chef de la mission diplomatique brésilienne à Alger.