1808-2008 : Deux siècles sont passés depuis la naissance à Mascara du fondateur de l'Etat algérien moderne, l'Emir Abdelkader. A l'occasion du bicentenaire de la naissance de ce philosophe -au sens grec du terme- des activités commémoratives organisées par la fondation éponyme un peu partout dans les contrées algériennes et ailleurs, se tiennent depuis le début de l'année.Dimanche dernier, c'est la ville française de Lyon qui lui a rendu un hommage posthume à travers l'installation d'une plaque portant le nom de “ place Emir Abdelkader ”. Cette plaque a été placée dans le 7ème arrondissement de la ville de Lyon, la première contrée que ce fin politique a visitée après que l'Algérie soit assiégée par les français. Une place à Lyon porte donc désormais le nom de cette figure marquante de la résistance populaire contre la colonisation française, qui avait aussi une verve à faire pâlir les magnats de l'époque. La cérémonie de cette installation s'est déroulée en présence d'un grand nombre de personnalités dont le Consul général d'Algérie à Lyon, Abdelkrim Touahria, du Sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, du Président de la Fondation nationale “ Emir Abdelkader ”, Mohamed Boutaleb, des responsables locaux et d'une foule nombreuse constituée de ressortissants algériens vivant dans la région Lyonnaise. Pour le Sénateur-maire, cette cérémonie constitue une reconnaissance et un hommage rendu à cette personnalité exceptionnelle que fut l'Emir Abdelkader, rappelant que sa ville a célébré, il y a quelques mois, le bicentenaire de sa naissance. De son côté, le président de la fondation “ Emir Abdelkader ” a remercié les autorités de la ville de Lyon pour tous les efforts déployés afin de concrétiser cette initiative. Pour sa part le Consul général d'Algérie à Lyon, a rappelé la dimension humaine et intellectuelle de l'Emir qui fut un stratège militaire, un diplomate, homme de lettres, humaniste, soufi, philosophe et penseur exceptionnel. Le diplomate a également insisté sur le message de l'Emir qui croyait fortement à la nécessité d'un dialogue fécond entre les cultures et les religions de l'Orient et de l'Occident. Le Consul général qui était l'initiateur à Lyon d'un récent Forum sur l'Emir, à l'occasion du bicentenaire de la naissance de l'Emir a rappelé que cette célébration est significative à plus d'un titre car “ l'Emir Abdelkader a été le premier algérien à avoir foulé le sol lyonnais en partance pour son exil à Damas ”. La dénomination de cette Place a été approuvée cet été par le Conseil municipal lyonnais.Dans son rapport, le maire du 7ème arrondissement a expliqué que cette décision vise à “ rendre hommage à cet homme politique, philosophe et écrivain algérien que fut l'Emir Abdelkader. Cette personnalité éminente et charismatique est inscrite au panthéon de l'histoire de l'Algérie contemporaine ”. “ Il est le fondateur d'un Etat moderne et humaniste. Il n'a cessé d'œuvrer au rapprochement de l'Orient et de l'Occident et au dialogue des cultures et des religions ”, est-il écrit dans ce rapport. Abd-El-Kader était élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par si Mahieddine, il reçoit une éducation solide qu ‘il complète auprès des maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences religieuses, la littérature arabe, l'histoire, la philosophie, les mathématiques, l'astronomie, la médecine... Platon et Aristote, AI-Ghazâli, Ibn Rushd et Ibn Khaldûn lui sont familiers, comme en témoignent ses écrits. Toute Sa vie, il étudie et développe sa culture.