La croissance économique mondiale continue d'être positive, malgré un léger ralentissement, a affirmé lundi le porte-parole des dix grandes banques centrales mondiales (G-10) Jean-Claude Trichet, mettant de nouveau l'accent sur le besoin de juguler l'inflation. "Au niveau mondial, la croissance demeure positive et importante, même si un ralentissement est visible", a précisé M. Trichet, à l'issue de la réunion bimestrielle du G-10 au siège de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle. La croissance mondiale est "importante et très positive", a souligné M. Trichet, qui est par ailleurs le président de la Banque centrale européenne (BCE). La résistance des économies émergentes demeure également "importante" et a contribué au maintien d'un niveau élevé de croissance mondiale, a-t-il poursuivi, en notant cependant que ces pays ont également subi "un léger ralentissement". "Mais il s'agit d'un petit ralentissement à partir d'un niveau très élevé", a-t-il tempéré. L'institut d'émission européen table, pour la zone euro, sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% cette année, au lieu du 1,8% attendu, et de 1,2% en 2009 contre 1,5% anticipé. L'inflation est "à un niveau très élevé à l'échelle mondiale", a indiqué M. Trichet au siège de la BRI, la banque centrale des banques centrales, ajoutant qu'"un ancrage solide des perspectives d'inflation" est essentiel. "Nous devons éviter que les partenaires sociaux s'engagent dans une quelconque hausse" des salaires, les effets dits de second tour, a-t-il prévenu. Les taux d'inflation en zone euro vont s'apaiser dans les mois à venir, a estimé vendredi le chef économiste de la BCE Jürgen Stark. En août, l'accélération des prix était encore à 3,8% sur un an, après 4% les deux mois précédents. La hausse du pétrole et des matières premières agricoles depuis le début de l'année avait poussé le renchérissement des prix à des niveaux élevés. Le pétrole a depuis lâché plus d'un quart de sa valeur: après un sommet historique à 147,50 dollars le 11 juillet, le baril de brut est tombé à quelque 103 dollars vendredi à Londres. La crise financière mondiale, qui a débuté l'été dernier avec l'éclatement de la bulle spéculative autour des crédits immobiliers à risques, n'est toujours pas terminée, a averti M. Trichet. "Le processus poursuit toujours son cours et (...) nous devons tous rester en état d'alerte", selon le patron de la BCE. Les marchés sont toujours caractérisés par une "très importante correction" et "un très haut niveau de volatilité", selon ce dernier. Le sauvetage par le gouvernement américain des groupes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, victimes du "subprime", est une décision "bienvenue", a estimé M. Trichet."Nous avons pris note de la décision (du gouvernement américain) de sauver Fannie Mae et Freddie Mac", a-t-il souligné, ajoutant qu'il s'agissait d'"une décision très importante". Les deux organismes de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac ont été placés dimanche sous la tutelle de leur régulateur et le Trésor a annoncé qu'il était prêt à y injecter au total jusqu'à 200 milliards de dollars pour les aider à stabiliser leurs finances.