Le baril de pétrole brut est tombé sous les 51 dollars le baril mardi à New York, pour la première fois depuis le 31 mai 2005. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en février est tombé à 50,93 dollars. Entre le début de l'année et leur plus bas de mardi, les cours ont cédé plus de 10 dollars à New York, correspondant à une baisse de 17%. Cette tendance baissière semble avoir été accentuée par les déclarations du ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, qui a affirmé, en marge d'une conférence sur les hydrocarbures à New Delhi, qu'il n'était pas nécessaire de tenir une réunion extraordinaire de l'Opep, pour discuter d'une nouvelle baisse de production malgré la baisse des cours du pétrole. "Il n'y a en fait aucune raison pour tenir une réunion car tous les fondamentaux (du marché) sont bien plus solides que lors de la réunion de Doha", a déclaré M. Al-Nouaïmi. Le marché semble ainsi avoir mal réagi aux propos formulés par Al-Nouaïmi, qui représentent tout de même un retournement considérable par rapport à sa position d'il y a deux mois, affirmant alors qu'un baril de pétrole à 55 dollars était trop bas et inacceptable. Certains analystes estiment en conséquence que les déclarations saoudiennes sont plus politiques qu'économiques. Les déclarations de l'Arabie saoudite, membre le plus influent de l'Opep, ne font toutefois pas l'unanimité au sein du cartel. Dimanche, le Venezuela et l'Iran avaient plaidé pour une baisse de la production en vue de soutenir les cours. En effet, Le Venezuela a plaidé pour une réunion d'urgence de l'Organisation pour contrecarrer la chute "préoccupante" des cours pétroliers, estimant que le marché mondial était surapprovisionné jusqu'à un million de bpj. Allant dans le même sens, l'Algérie, par la voix de M. Chakib Khelil, a préconisé une réduction de la production de pétrole de l'Opep pour contrer la baisse des prix du baril. Le ministre a précisé que si un consensus se dégageait pour la tenue d'une réunion extraordinaire de l'Opep et pour une nouvelle réduction de la production, l'Algérie soutiendrait cette démarche. Par ailleurs, Le ministre nigérian du Pétrole, Edmund Daukoru, a souhaité mardi que le cartel mesure les effets de sa réduction de production de brut de février avant de prendre éventuellement d'autres mesures pour faire remonter les cours. "Je pense que nous devons adopter une approche attentiste. Quand nous aurons mis en œuvre cette réduction de 500 000 barils par jour (bpj), nous devrons voir comment le marché réagit", a expliqué à la presse Edmund Daukoru, en marge de la conférence Petrotech à New Delhi.