La wilaya de Tindouf a connu, au cours des quatre dernières années, la concrétisation de plusieurs projets inscrits au titre de la politique nationale forestière qui vise le développement des zones sahariennes, a indiqué à l'APS le Conservateur des forêts de cette collectivité locale. Des projets de développement, programmés pour l'année 2008 ou à brève échéance, permettront d'améliorer le couvert végétal et le patrimoine sylvicole et de développer les zones pastorales qui ont subi un lourd préjudice en raison de la sécheresse.Parmi les projets à concrétiser, l'extension de la ceinture verte de la wilaya de Tindouf qui s'étend sur une superficie de 30 ha, dont 20 ha plantés d'oliviers et 10 autres de variétés d'arbres sylvicoles à l'image de l'arganier. Ce projet, qui vise à augmenter la superficie de la ceinture verte de 20 ha, vise également à développer les capacités de production de la pépinière sylvicole de Oued Djezz, qui avait produit, au cours des exercices 2007-2008, près de 400 000 plants. Les résultats encourageants réalisés dans la culture de l'arganier, à titre expérimental, ont poussé les services concernés à envisager la poursuite d'expériences de mise en terre de plants de cette variété d'arbres dans la région de Oued El-Ma. L'arganier est en effet un arbre qui résiste aux rudes conditions climatiques et à la sécheresse. Si la culture de ce dernier s'avère possible, toute la région en tirera le plus gros bénéfice surtout quand on sait que c'est de l'arganier qu'est extraite l'huile d'argan. Un produit qui fait fureur aujourd'hui sur les marchés européen et américain. Tous les produits cosmétiques sont faits à base de l'huile d'argan. Notre voisin de l'ouest, le Maroc, en est parmi les plus grands producteurs dans le monde. L'huile d'argan est utilisée depuis des siècles par les femmes berbères du sud du Maroc tant pour la cuisine que pour les produits de beauté. Pour revenir donc au patrimoine sylvicole de Tindouf, celui-ci a connu en effet une amélioration, notamment dans les zones affectées par la sécheresse au cours des dernières années. Quant à la variété d'arganiers spécifiques à la région, elle a subi un grand préjudice et est menacée de disparition dans certaines zones de la wilaya, à cause de la coupe non autorisée du bois et des arbres et le pacage intensif, a-t-on déploré. C'est la raison pour laquelle plusieurs dispositions ont été prises. Elles visent notamment la sensibilisation des éleveurs qui font dans le surpâturage ainsi que les bénéficiaires des exploitations agricoles sur l'importance de la préservation de l'arganier et des autres espèces sylvicoles rares. La politique nationale de préservation des ressources sylvicoles prévoit également d'autres opérations en mesure de garantir un équilibre écologique, par le développement du couvert végétal dans les zones arides, qui garantira un potentiel de pacage pour l'élevage, notamment camelin,Parallèlement, et pour faire face au problème de la désertification et de l'avancée du sable, des campagnes de sensibilisation sur les risques du pacage intensif et non autorisé sont menées en direction des éleveurs et des agriculteurs de cette wilaya frontalière.La wilaya de Tindouf compte près de six millions d'hectares réservés au pacage, dont une grande partie est exploitée pour couvrir les besoins d'un cheptel estimé à 39 000 têtes de camelin, plus de 45.000 têtes caprines, ainsi que plus de 15.000 têtes d'ovins. Les programmes de développement rural, mis en branle par les pouvoirs publics, permettront une meilleure maîtrise des potentialités du secteur et son développement, note-t-on. Des projets de proximité destinés aux groupements ruraux et des zones enclavées, auxquels sont associées les populations, permettront de garantir un développement intégré et homogène de ces régions du pays. La Conservation des forêts aspire, à moyenne échéance, parvenir à une véritable sensibilisation sur l'importance des ressources sylvicoles et la création d'exploitations agricoles en mesure de donner un coup de fouet à la dynamique de développement locale dans ces régions rurales grâce à l'adhésion des populations notamment.