par Ahmed Medjahdi A la courbe qu'inscrivent les indicateurs microéconomiques, l'inflation risque, selon des économistes avertis, de toucher de plein fouet le pouvoir d'achat des couches sociales vulnérables. Le chiffre de 4,5 % de taux d'inflation moyen avancé par l'Office national des statistiques (ONS) et ce, au cours des sept premiers mois de 2008, n'augure rien de bon.Certes les prix des biens de consommation et services ont enregistré une hausse, à l'exception des prix relevant des groupes des transports et de la communication qui ont été les seuls à connaître un repli relatif. Cependant, force est de reconnaître que la croissance actuelle n'est pas basée sur la productivité.Toujours selon des observateurs de la sphère économique, ce taux ne reflète en rien la réalité, puisque beaucoup d'argent est injecté dans le circuit, ce qui est assimilable à du dumping en économie. L'on comprend mieux maintenant la précaution prise par le ministre des Finances quand il déclarait à la Radio nationale que "toute éventuelle inflation sera maîtrisée". Cela peut paraître en porte à faux avec nos propos, mais le sujet peut constituer une amorce à un débat entre spécialistes des questions économiques et financières et entre groupes parlementaires et ce, pour la bonne conduite des affaires du pays. L'idéal serait, selon des économistes, d'impulser un rythme plus accéléré aux réformes par l'introduction de nouvelles méthodes de management, la liquidation des sociétés malades et improductives, la création de l'emploi et l'assainissement des banques pour faciliter la tâche aux éventuels investisseurs. Autre fait saillant, ce n'est pas fortuitement que le président de la République a instruit son ministre des Finances de soutenir et aider l'Office national des statistiques chargé d'évaluer le programme d'équipement et d'élaborer le plan du Président pour coordonner les décisions économiques, à travers la création d'un Conseil national des statistiques.Ce dernier a commencé son travail en se réunissant avec les cadres du ministère des Finances, après avoir désigné à sa tête l'expert économique Sid Ali Boukrami en qualité de conseiller général au moment où cette instance a connu un gel de près de deux ans, même si elle dispose d'une organisation définissant les missions et les responsabilités en vigueur.Dans le même sillage, le président de la république a instruit le ministre des finances de prendre en compte, durant l'étude de tout projet d'investissement public, les dépenses de la gestion ainsi que les autres dépenses exigées, affirmant la matérialisation de cet objectif durant la préparation du prochain programme quinquennal de la période 2009-2014.Reste à espérer que la stratégie économique actuelle de l'Algérie construite autour de la relance des grands chantiers tels que l'autoroute Est-Ouest, les lignes de chemin de fer, porte ses fruits d'ici 2009-2010.