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Week-end universel : entre débat idéologique et nécessité économique De plus en plus d'entreprises privées optent pour un repos le vendredi et le samedi
Les orientations économiques devraient-elles s'accommoder de certains choix idéologiques et culturels ? C'est sur cette question justement que bute l'option du week-end universel. Le débat revient à chaque reprise. Le repos hebdomadaire est observé les jeudis et vendredis en Algérie alors qu'il l'est le samedi et le dimanche dans la majorité des pays du monde. Ce décalage " engendre des conséquences désastreuses pour l'économie, et les experts parlent de pertes de l'ordre de 1 à 5 millions de dollars par jour. Aussi et afin de limiter l'impact de ce décalage, certaines entreprises ont trouvé un consensus entre les obligations de rentabilité économique et le souci du respect de la réglementation en vigueur en observant un week-end à mi-chemin prenant le vendredi et le samedi comme jours de repos. Cela a été le cas pour les filiales des multinationales établies en Algérie à l'instar d'Arcelor-Mittal Annaba qui décidé en juin 2007 d'adopter le week-end du vendredi et samedi au lieu des jours de repos habituels. Depuis cette décision, les sidérurgistes algériens du complexe d'El-Hadjar travaillent le jeudi et se reposent le vendredi et le samedi. Cette décision a été applaudie par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) qui avait appelé ses adhérents à opter pour un nouveau week-end : les vendredis et samedis. Aujourd'hui c'est au tour du privé national d'opter pour cette solution intermédiaire. A cet effet, la Nouvelle conserverie algérienne (NCA), qui fabrique, notamment les célèbres jus de fruits "Rouiba", adopte un nouveau week-end. Depuis le 6 septembre, les travailleurs de cette entreprise privée se reposent le vendredi et le samedi au lieu du jeudi et vendredi, week-end officiel. Il faut savoir qu'une enquête du FCE effectuée auprès d'entreprises étatiques privées fait apparaître des pertes annuelles qui se chiffrent en millions de dinars pour les sociétés algériennes qui ne travaillent réellement que trois jours sur sept dans la semaine (lundi, mardi, mercredi). L'UGTA a, pour sa part, préconisé aux pouvoirs publics de modifier les journées de repos hebdomadaire et d'opter pour le vendredi et samedi comme nouveau week-end pour tous les travailleurs algériens. Pour la deuxième fois depuis 1996, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), relance ce débat qui est à la fois politique, économique et civilisationnel. Et surtout fortement polémique. Mais, le gouvernement n'a pas répondu favorablement à cette demande. En fait, les autorités avaient sérieusement envisagé, durant les années 90, de revenir au week-end universel pour des raisons économiques. L'abandon en 1976 du week-end universel pénalise fortement l'économie algérienne : les opérateurs locaux ne travaillent que trois jours effectifs par semaine avec l'étranger (lundi, mardi et mercredi). Selon les estimations de la société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), l'Algérie perd chaque année, près d'un milliard de dollars, pour cause de décalage entre le congé hebdomadaire local et le week-end universel, en vigueur dans les pays occidentaux, avec lesquels elle réalise l'essentiel de ses échanges commerciaux.