Du fait aussi du caractère extroverti de notre économie qui dépend du partenariat avec notamment les entreprises, le déficit risque de se creuser à l'avenir. Vieux serpent de mer du débat public, la question du retour au week-end universel (samedi-dimanche) resurgit de nouveau. Et c'est le Forum des chefs d'entreprise qui revient cette fois-ci à la charge en faisant valoir, à l'appui de cette revendication, des arguments économiques. Des pertes se chiffrant en millions de dollars sont accusées annuellement par des entreprises (publiques et privées), du fait qu'elles ne travaillent que trois jours dans la semaine (lundi, mardi, mercredi). Du fait aussi du caractère extroverti de notre économie qui dépend du partenariat avec notamment les entreprises, le déficit risque de se creuser à l'avenir. Intervenant lundi sur la Chaîne II, le patron du FCE a déclaré que son organisation a commandé une étude à un bureau d'études international pour quantifier l'impact financier du week-end à l'algérienne. Réda Hamiani est partisan de couper la poire en deux, c'est-à-dire un week-end vendredi et samedi, histoire de ménager les susceptibilités religieuses. Avant le FCE, il y a eu aussi l'UGTA qui a revendiqué le retour au week-end universel, en faisant valoir les pertes occasionnées aux entreprises publiques. Le débat a encore rebondi au sein de la classe politique. Les partis de la mouvance démocratique ont toujours fait de la question du retour au week-end universel leur cheval de bataille constant. Le retour au week-end universel a de tout temps buté sur l'opposition des milieux islamo-conservateurs pour qui le repos du jeudi-vendredi fait partie des “constantes identitaires nationales”. On observe, cependant, une légère évolution dans la position des islamistes modérés, qui commencent à se rendre à la raison économique. Cette évolution dans les positions des islamo-conservateurs va certainement contribuer à faire bouger les choses. Le président Abdelaziz Bouteflika, en dépit de la pression exercée sur lui, a toujours refusé de trancher cette question, considérant qu'il s'agit d'un clivage de plus dans la société algérienne, en proie aux divisions idéologiques, responsables de la crise qu'a vécue le pays dans les années quatre-vingt-dix. Mais l'évolution de la situation politique et l'exigence d'adaptation au principe de la réalité économique sont deux facteurs propices au changement de week-end. Quitte, dans un premier temps, à couper la poire en deux, comme le propose le FCE. C'est-à-dire vendredi et samedi. N. S.