Dans le cadre des auditions annuelles consacrées aux activités des différents secteurs du Gouvernement, M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a présidé une réunion restreinte d'évaluation relative au secteur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière. La communication présentée par le Ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière a d'abord dressé un état de l'évolution de la santé de la population, dont on retiendra notamment ce qui suit : - La poursuite de la baisse de la mortalité avec, en corollaire, un allongement continu de l'espérance de vie à la naissance qui passe de 45 ans en 1962 à 75,7 ans en 2008 , - La modification de plus en plus nette de la structure de la population par âge avec cependant des disparités régionales en matière d'évolution démographique, - Un recul constant des maladies transmissibles, ce qui est un bon signe de développement, mais aussi une augmentation des maladies non transmissibles dans les causes des décès, - La généralisation de la prévention tout azimut contre certaines maladies, qui ont régressé, la prise en charge de la santé scolaire et universitaire et surtout la prise en charge de la santé de la mère et de l'enfant (96% des accouchements se font en milieu assisté). Ajouté à cela, le renforcement des moyens par la réalisation de 16 services et 185 unités supplémentaires pour la santé du nouveau-né, et le maintien de la généralisation de la vaccination contre les principales maladies contrôlables par la vaccination. L'âge de plus en plus avancé de notre population (espérance de vie à la naissance égale à 47 ans en 1962 contre 75,7 ans en 2007) et le changement de mode de vie n'ont pas échappé à l'Etat qui, en plus de la prévention, a renforcé les moyens de lutte contre certaines maladies, comme le cancer, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'asthme, certaines atteintes ophtalmiques ou la santé mentale. Le secteur de la santé publique s'est aussi attaché à promouvoir une hiérarchisation des soins pour rapprocher les soins de base et les soins spécialisés des malades, et réduire la pression qui pèse sur les services d'urgence. C'est ainsi qu'un programme de densification des services de garde a été initié, tout comme ont été créées 168 unités d'oncologie médicale au niveau des hôpitaux généraux qui soulageront les patients des transferts et des attentes insoutenables et allégeront la demande sur les centres spécialisés. En matière d'accueil des patients, le secteur a engagé diverses actions pour améliorer la qualité de la prise en charge des usagers. Cependant, cela nécessitera encore des efforts soutenus pour mettre un terme aux motifs d'insatisfaction, notamment au niveau des urgences et des services de maternité. Par ailleurs, le bilan du secteur fait ressortir un développement prometteur des soins de haut niveau notamment des greffes de tissus et d'organes et des principales pathologies pourvoyeuses en transferts pour soins à l'étranger. Dans ce cadre, les soins de haut niveau ont connu un développement remarquable appelé à se poursuivre et à se généraliser de manière judicieuse et progressive en tirant profit de la mise à niveau des plateaux techniques qui a permis à la majorité des structures publiques de santé d'accéder à des équipements biomédicaux de pointe. Le corps médical a également connu un accroissement de prés de 70% durant cette décennie dans les structures publiques, passant de 21.000 praticiens (dont 4.000 spécialistes) en 1999 à 35.000 praticiens (dont 13.000 spécialistes) en 2007. Cela s'est accompagné également d'un renforcement de la présence de médecins spécialistes à l'intérieur du pays. C'est ainsi que le nombre de médecins spécialistes exerçant aujourd'hui dans les structures de santé publique, à travers les wilayas des Hauts Plateaux, est passé de 307 en 1999 à 2174 en 2007. Pour les wilayas du sud, les médecins spécialistes qui n'étaient que 80 en 1999, ont atteint 1000 en 2007. La gestion des infrastructures médicales demeure aussi une priorité concrétisée par la gestion spécialisée des hôpitaux et par l'individualisation de la fonction maintenance, et ceci par des programmes de formation initiale et continue des gestionnaires, dont près de 1000 ont déjà bénéficié d'une formation en management hospitalier, alors que près de 400 autres sont en cours de formation. Dans ce sillage, l'Ecole Nationale de Santé Publique sera transformée en Ecole de management des établissements de santé. Il est d'ailleurs à relever que le nombre de lits d'hôpitaux publics a sensiblement augmenté, passant de moins de 54.000 en 1999 à près de 68.000 en 2008, soit une augmentation en une décennie, équivalent à tout ce que l'Algérie a réalisé en hôpitaux de l'indépendance à 1998. Par contre, le secteur de la santé souffre encore d'un manque de personnel paramédical qui reste à rattraper. Le besoin supplémentaire attendu entre 2010 et 2015 est de l'ordre de 40.000 cadres Dans le domaine du médicament, une agence nationale des produits pharmaceutiques a été créée et sera opérationnelle sous peu avec comme mission l'enregistrement, l'homologation et le contrôle de qualité. En outre, le laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques s'est doté d'un service de chimie spécialisée pour renforcer le contrôle des substances actives et lutter contre la contrefaçon. Ce laboratoire sera investi de prérogatives de puissance publique. Par ailleurs, la promotion des médicaments génériques a déjà fait l'objet de la fixation d'un pourcentage minimum de générique à l'importation des médicaments en même temps que sont entreprises les études de bioéquivalence du générique pour en élargir l'utilisation. Des mesures seront également prises pour encourager la production locale de génériques parallèlement à des mesures incitatives nouvelles qui seront incessamment initiées en direction des pharmaciens pour la promotion du générique. En vue de satisfaire la demande des citoyens, la promotion de la politique de santé publique s'est également accompagnée d'un intense effort d'investissement de l'Etat pour élargir et renforcer le réseau des infrastructures de santé pour une meilleure prise en charge du malade et pour une meilleure couverture médicale. Ainsi, pour la seule période 2005-2009, le secteur de la santé a bénéficié de 244 milliards DA d'investissements publics pour la réalisation d'un total de près de 800 infrastructures dont: - 20 hôpitaux de plus de 200 lits, - 70 autres de moins de 200 lits, - 260 hôpitaux et centres spécialisés, - 133 polycliniques et 214 centres de santé, Sur cet ensemble : - 152 réalisations ont déjà été achevées, - près de 400 sont en cours d'achèvement, - Plus de 200 autres projets, récemment inscrits, sont en voie de lancement