"Il n'y pas de changement de cap sur le plan économique. Les réformes continueront sur le modèle libéral". C'est du moins ce qu'a déclaré M. Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, hier à Alger, lors d'un point de presse donné à l'issue de la clôture des travaux de la première session du Conseil national du Rassemblement national démocratique (RND). En effet, le chef du gouvernement a tenté à dissiper le flou qui règne dans la sphère économique nationale, et ce, depuis le discours plein de remontrances du président de la République, le 23 juillet dernier, à l'occasion de sa rencontre avec les présidents des assemblées locales du pays. A ce titre, M. Ouyahia a rassuré que l'Algérie n'a pas changé de cap, l'Algérie demeure engagée dans le processus d'une économie de marché. Ceci dit "cela n'empêchera pas de revendiquer une plus grosse part du marché et n'empêchera pas non plus de venir au secours des entreprises nationales", a-t-il précisé. Au sujet de l'augmentation des salaires de la Fonction publique, le chef du gouvernement dira que la part des salaires est estimée à 900 milliards de dinars, alors que toute la fiscalité ordinaire, atteint 1000 milliards de dinars. En outre, le budget de fonctionnement induit par la loi des finances pour 2009 déposée à l'Assemblée nationale est estimé à 2 500 milliards de dinar. Donc, il faudra puiser 1 500 milliards de dinars de plus pour garantir l'alimentation du budget de fonctionnement, des financements qui seront bien entendu puisés dans la fiscalité pétrolière. Dans ce sens, M. Ouyahia affirmera qu'il faudrait un baril de 40 dollars au minimum pour assurer le financement du budget de fonctionnement, alors que dire des autres besoins. Il conclura donc qu'il est, pour l'heure, difficile de penser à une augmentation des salaires de manière globale. Cela dit, il estimera que l'augmentation des masses salariales sans une vision globale et rationnelle ne peut être assimilée à autre chose que du gaspillage. Cependant, il estimera que l'augmentation des salaires des députés "n'est pas du tout scandaleuse". Evoquant la surcharge des classes dont souffrent des établissements scolaires dans certaines wilayas, M. Ouyahia a souligné que le problème est "conjoncturel" et sera réglé "dans les prochaines semaines". Au sujet de la révision de la constitution, M. Ouyahia dira qu'elle est une "évidence" et qu'elle est "proche". "La révision de la Constitution aura lieu, c'est une évidence. Ce ne sera pas en mars 2009, elle est proche", a déclaré M. Ouyahia lors d'une conférence de presse à l'issue de la première réunion du conseil national du RND issu de son dernier congrès tenu en juin. A un journaliste qui lui demandait si cette révision se fera par un référendum ou au niveau du Parlement, M. Ouyahia a répondu : "si nous sommes pratiquement à la fin de septembre, c'est qu'il y a une hypothèse qui s'éloigne et une autre qui se renforce". Le secrétaire général du RND a aussi réitéré son soutien au président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour un troisième mandat, après la révision de la Constitution. Concernant l'alliance présidentielle, et sans trop s'étaler sur le sujet, Ouyahia dira qu'elle n'est pas actuellement fonctionnelle. Quant au volet sécuritaire, Ahmed Ouyahia dira que "le terrorisme est en phase d'agonie, il est à son dernier souffle", tout en précisant qu'il ne pourra jamais remettre en question la réconciliation nationale. "Le terrorisme n'est pas interne, il est alimenté de l'extérieur", a-t-il dit. Toujours fidèle à lui-même, Ouyahia a encore signifié aux terroristes encore dans maquis, qu'ils n'ont que deux choix: "mettre bas les armes ou être abattus". Interrogé sur les événements de 5 octobre 1988, le conférencier dira qu'il " s'agit d'une vaste manipulation". Certes, poursuit-il, "il y avait une certaine soif de démocratie et un désir de changement au sein de la société, mais c'est pas la rue qui a amené le pluralisme, il est le résultat des débats contradictoires entrepris au sein même du système qui se sont répercutés sur la rue", a-t-il expliqué.