Les dix pays riverains de la Méditerranée occidentale, réunis hier à Nice France), en 12e Conférence des ministres de l'Intérieur des pays de Méditerranée occidentale (CIMO), ont mis hier l'accent, selon les agences de presse, sur la nécessité de faciliter la circulation des personnes dans ces pays. Les ministres de l'Intérieur ou leurs représentants des dix pays du pourtour de la Méditerranée occidentale (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Espagne, Portugal, Malte et France) ont décidé de poursuivre leur réflexion sur la simplification des procédures et la délivrance des visas « dans les meilleurs délais ». Cela en veillant à la mise en œuvre « d'une politique active d'intégration et de lutte contre l'exclusion, la xénophobie et le racisme dans les sociétés d'accueil ». Ils ont convenu de soutenir « techniquement et financièrement » le développement dans les pays d'origine et de transit, notamment par des programmes et des actions de développement dans les régions à fort potentiel migratoire. L'accent est mis sur l'encouragement des investissements générateurs d'emploi, en tant que facteur de prévention de l'émigration illégale. Concernant la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée et l'immigration irrégulière, les dix pays de la CIMO se sont mis d'accord pour développer la coopération « opérationnelle » contre ces fléaux. Ainsi, en matière de lutte contre les migrations illégales, ils ont décidé d'œuvrer dans le cadre d'une « démarche stratégique à même d'aider durablement les pays émetteurs, notamment subsaharien, en vue de résorber les disparités socioéconomiques et contribuer ainsi à faire face au phénomène de l'immigration clandestine et à ses conséquences tragiques ». Les participants ont réitéré « leur volonté de promouvoir la coopération technique et opérationnelle entre les pays du nord et du sud de la CIMO, et l'accès aux instruments financiers existants ». Ils ont souligné l'importance de développer des politiques « volontaristes » de prévention et de lutte contre le travail illégal, en tant que « facteur de développement des migrations irrégulières vers les pays du nord de la Méditerranée ». Sur ce plan, Dahou Ould Kablia, ministre délégué, chargé des Collectivités locales, qui a représenté l'Algérie, a relevé que les pays de la rive nord de la Méditerranée « doivent définir et adopter une position et une politique claires, sans équivoque par rapport aux questions liées à la corruption et à l'immigration clandestine ». Pour lui, il revient à la communauté internationale de lutter contre ce fléau dans le cadre d'une démarche globale, intégrée et équilibrée prenant en compte les causes profondes du phénomène. Pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme, les participants ont réaffirmé la nécessité d'une « coopération effective pour combattre » cette menace, ainsi que « ses causes et facteurs d'évolution (...) ». A cet effet, ils ont décidé de mettre en place une « stratégie commune de lutte antiterroriste ». Il s'agit également de renforcer la coopération « opérationnelle » entre leurs services de lutte contre ce phénomène et notamment d'échange des listes d'individus soupçonnés d'activités terroristes internationales, « dans le respect du droit interne et des accords bilatérales ». Dahou Ould Kablia a souligné, dans ce cadre, que pour vaincre le terrorisme, il est nécessaire de « combattre les auteurs des actes terroristes certes, mais aussi nous devons combattre l'idéologie qui sert de soubassement à leur action comme l'extrémisme, l'apologie de la violence, ou l'intolérance ». Cela, en mettant en garde contre les risques d'amalgame entre terrorisme et résistance des peuples à l'oppression étrangère. Les participants à cette 12e conférence, présidée par la France et qualifiée de « fructueuse », ont décidé en outre de créer un groupe d'experts pour étudier la possibilité de mettre en place un système d'alerte rapide en cas de vol de matériels explosifs, de quantités importantes d'armes et d'autres substances susceptibles d'être utilisées pour commettre des attentats terroristes, ainsi qu'en cas de libération ou d'évasion de terroristes recherchés par un des Etats membres de la CIMO. Dans le domaine de la lutte contre la criminalité organisée, les ministres se sont mis d'accord sur la mise en place des actions coordonnées de contrôle sur les points de passage empruntés par les filières de trafic de drogue, en « accroissant notamment la sécurisation des ports, et en développant la mise en réseau des différents services spécialisés ».