Dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, publié dans la presse, la laiterie El Meida, dans la wilaya d'Annaba, revient sur le problème de répartition équilibrée des quotas de poudre de lait entre les différentes laiteries conventionnées. Un problème soulevé, d'ailleurs, par plusieurs laiteries nationales. Le gérant de la laiterie Hamdouche Khaled interpelle, en effet, le ministre pour son intervention en ce qui concerne le quota de poudre de lait qui est attribué à la laiterie actuellement par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil). Celui-ci, sollicite une augmentation de 50%. Autrement, la pérennité de l'unité avec son maintien en activité et notamment la sauvegarde de 71 postes de travail sont en jeu, comme c'est le cas de plusieurs unités auparavant, qui ont fini par mettre la clé sous le paillasson pour différents problème, notamment celui du quota. Les quotas en poudre de lait subventionnée destinée aux producteurs de lait en Algérie ne sont, en effet, pas suffisants, ce qui a poussé ces derniers à réduire de moitié la quantité de leur production, qui ne peut, s'alarme-t-on également, ne pas être sans impact sur le maintien des postes d'emploi. La réduction des effectifs est un spectre à ne pas écarter, s'inquiètent les producteurs par la même occasion. Selon Hamdouche, la laiterie reçoit actuellement 70 tonnes par mois. Ce qui permet un fonctionnement à hauteur de 10% de la capacité de l'unité, et qui représente l'équivalent seulement de deux heures de travail par jour. Pour l'Onil, ce niveau de quota est basé sur le chiffre d'affaires de l'année 2006. Or, selon le gérant de l'unité, 2006 était l'année d'essai et de mise au point technique des installations et de ce fait, elle ne peut être en aucun cas une année de référence du niveau réel d'activité. "A la demande de l'Onil, nous avons évidemment fourni toutes les informations technico-commerciales concernant notre unité. Des promesses nous ont été faites compte tenu des données techniques communiquées, de nous accompagner progressivement afin d'atteindre au minimum 50 % de nos capacités", lit-on dans la lettre de Hamdouche. Le cas la laiterie El Meida n'est, en fait, que la face découverte de l'iceberg. Plusieurs laiteries sont, en effet, insatisfaites du travail de l'Onil et ont fait appel, plusieurs fois, à l'intervention du chef du gouvernement pour sauver le peu de producteurs qui résistent toujours aux difficultés auxquelles fait face la filière. Plusieurs rencontres de ces derniers, ont eu récemment lieu, dans le but de dénoncer le système des quotas appliqué par l'Onil dans l'approvisionnement en poudre de lait. Les besoins des 78 unités de production privées en matière première sont estimés à 5 700 tonnes mensuellement. L'Onil n'en a mis à la disposition de ces producteurs qu'environ 3 000 tonnes. Les laiteries se retrouvent, de ce fait, réduites d'environ 60% de leurs capacités réelles de production.