Si des soirées sont animées à la maison de la culture à la casbah et à Sidi Soufi, ce dernier lieu reste le plus prisé par les " Ouled-el-blad ". En effet, juste après la prière de l'îcha et du tarawih, la cour de Sidi Soufi se convertit en un lieu de détente et où la musique châabie est distillée par des orchestres tant locaux que venus d'autres wilayas. L'ambiance conviviale permet aux bédjaouis de se retrouver et de se remémorer l'ancienne Bougie ne serait-ce que le temps d'une soirée. Une ambiance typiquement bougiote, où tout le monde se salue et se connaît et où les vieux et les jeunes se côtoient, Si certains préfèrent prendre place en face de l'orchestre,d'autres bien au contraire s'attablent dans le café voisin,entament leurs soirées tout en discutant sous les aires de mandole, du bandjo et de la derbouka. Cette ambiance dure jusqu'à une heure tardive, et ceci malgré l'exiguïté de l'espace et des véhicules puisque cet espace fait malheureusement office de parking. Du côté de la maison de la culture, une autre ambiance y règne et à chaque soir une activité culturelle est programmée Pour cela on peut assister à une projection de film, où une pièce théâtrale ou encore à un gala artistique. Un autre lieu est réservé pour les soirées de ce mois de Ramadhan. C'est la casbah. Malheureusement, le soir où nous nous sommes rendus sur les lieux, l'accès nous a été interdit ainsi qu'à plusieurs autres citoyens sous prétexte que nous nous n'étions pas en famille, car pour les organisateurs " famille " était synonime " accompagné de femme ". Cette soirée organisée par l'association de la sauvegarde du patrimoine en collaboration avec la circonscription archéologique de l'APC de Béjaïa, a permis à cette association de s'autoprolamer maître des lieux où son président a joué le rôle de " videur " durant le temps d'une soirée, oubliant que ce lieu est un patrimoine national. Alors que l'on pensait que la culture et surtout la musique n'est pas destinée spécifiquement aux hommes ou aux femmes surtout qu'elle est apatride. Outre ces lieux où se déroulent les soirées artistiques, la ville de Béjaïa vit le soir au rythme du mois de Ramadhan, où tous les magasins reprennent leurs activités ce qui permet à plusieurs familles de faire les vitrines et leurs emplettes pour l'Aïd. Tous les quartiers de la ville vivent cette ambiance qui est particulière à ce mois.