Par le Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert international 1.-Un nouveau et énième séminaire sur la connaissance se tient actuellement à l'initiative du Conseil économique et social. Il n'est point de notre intention de dénigrer la valeur des experts qui ont contribué à l'élaboration de ce document. Mais le bilan et les propositions sur la connaissance et la valorisation du savoir ont été déjà fait dans d'autres séminaires et rencontres nationales et internationales, dont je dispose de quatre dossiers volumineux élaborés entre 1998/2006, toujours d'une brûlante actualité, pensant honnêtement que ce nouveau séminaire n'apportera aucune valeur ajoutée supplémentaire. Les propositions ont été remises à chaque fois à chaque fois aux différents chefs de gouvernement algériens , articulées sur l'idée centrale que le défi du XXIème, à l'heure de la mondialisation reposent sur quatre vecteurs fondamentaux: la bonne gouvernance, la réhabilitation de l'entreprise dans un environnement concurrentiel ,la valorisation du savoir, le rôle de l'Etat régulateur dans la cohésion sociale. 2.Or, le triste constaten Algérie établi tant par les organismes internationaux que des experts nationaux est que le blocage est d'ordre systémique et que des actions conjoncturelles techniques si louables soient -elles produisent souvent des effets pervers aggravants. Le spécialistes en sciences politiques à partir du théorème 20/80% connaissent cette situation. En effet 20% d'actions bien ciblés ont un effet positif sur la société dans son ensemble pour environ 80%. Mais 80% d'actions désordonnées que l'on voile par de l'activisme ont un impact seulement de 20% avec des dépenses improductives et un gaspillage croissant des ressources rares à la fois humaines et financières. Pour preuve le taux de croissance global a été de 1,6% en 206, 2,5% en 2007, ne dépasser pas 3% en 2008 malgré des dépenses monétaires sans précédents (plus de 200 milliards de dollars du programme de soutien à la relance économique 2004/2009 avec 20% de surcoût environ soit 40milliards de dollars). Le taux de croissance officiel hors hydrocarbures de 6% devant être corrigé, pour plus d'objectivité, celui relevant des entreprises créatrices de richesses selon mes calculs étant d' environ de 1% et 5% relèvent du bâtiment travaux publics hydrauliques( BTPH)-agriculture, eux mêmes tirés par la rente des hydrocarbures. et les exportations hors hydrocarbures négligeables sont environ de 2% du total des recettes en devises. 3.-Ainsi, logiquement avec cette baisse du taux de croissance le taux de chômage s'accroît. Et existe une grave anomalie que les observateurs n'ont pas relevée des données livrées par le Ministre du travail lors de son audition en ce mois de septembre 2008 par le président de la république. Ce dernier reprenant les données de l'organisme national de la statistique a affirmé à maintes reprises que le flux de demande annuel d'emploi est d'environ 500.000 emplois an , donnée repris par les différents conseils de gouvernement courant 2007 et diffusé par l'APS minimisant d'ailleurs la demande féminine). Or, le même Ministre annonce à la sortie de l'audience qu'au cours de ces quatre dernières années (2004/2008), il a été créé 400.000 emplois, incluant les emplois temporaires, dont une grande fraction d 'ailleurs pour des durées ne dépassant pas 3/ 6 mois. Et on affirme dans ce même communiqué paradoxalement que le taux de chômage a baissé. Comment est ce possible avec ce flux annuel additionnel de 100.000 chômeurs supplémentaires (donc 400.000 entre 2004/2008) qui s 'ajoutent au stock du chômage déjà élevé en 2003. Comme nous assistons à un retour de l'inflation qui a été de 4,5% en 2007 et sera certainement supérieur à 5% en 2008. A titre de rappel pour les organismes internationaux, le taux de chômage serait supérieur à 20% et l'inflation supérieure à 10%. 4.-Comme j'ai eu l'occasion de l'analyser ,confirmé d'ailleurs par le dernier rapport de la banque mondiale ( septembre 2008) où l'Algérie pour le climat des affaire dégringole de la 116ème place en 2005, 125ème en 2006, 130 ème en 2007 et 132ème en 2008 , le blocage de l'investissement source de création de valeur ajoutée et de création d'emplois productifs se situent dans la mauvaise gouvernance, la faiblesse de l'Etat de droit à ne pas confondre avec la démocratie qui est le but suprême, le manque de visibilité de la politique économique et sociale amplifiés par le terrorisme bureaucratique dont la sphère informelle contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation en est la conséquence. Deuxièmement, la léthargie du système financier lieu de distribution de la rente. Troisièmement, l'inexistence d'un marché du foncier, la dévalorisation du savoir avec une exode massif des compétences, la prédominance des emplois rentes, avec une nette concentration du revenu au profit d'une minorité rentière et une détérioration du pouvoir d'achat de la majorité, malgré des transferts colossaux (plus de 10 milliards de dollars entre 2007/2008), permettant une paix sociale fictive, car mal gérés et mal ciblés.Car, le triplement des salaires de nos députés, qui a provoqué un désarroi à l'échelle nationale facteur de démobilisation : 25 fois le SMIG, 6 fois le salaire d'un professeur d'université en fin de carrière. Comment dès peut -on dire que c'est le travail qui récompense l'effort et parler du primat de la connaissance ? ) L'objectif donc, n'est pas de faire des séminaires avec des dépenses inutiles et des pertes de temps, mais de passer aux actions, mobiliser la population afin d'éviter le divorce Etat/citoyens pour enclencher un développement durable fondé sur le savoir.