Dr Abderrahmane MEBTOUL- Expert International, professeur d'Université en management stratégique ancien Président du Conseil National Algérien des Privatisations II- POUR DE NOUVELLES FORCES SOCIALES PORTANT LE DEVELOPPEMENT, AJUSTANT EFFICACITE ECONOMIQUE ET COHESION SOCIALE Les changements économiques survenus depuis quelques années dans le pays, ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement, comme j'ai essayé de le démontrer au cours de cette modeste contribution, trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui même en devenir. La pleine réussite de cette entreprise restera tributaire d'un certain nombre de conditions dont le fondement est : - une redéfinition du nouveau rôle de l'Etat dans le développement économique et social et d'une manière claire le droit de propriété, donc les relations entre l'Etat et le marché qui doivent procéder d'une démarche pragmatique par une définition des règles incitatives ; - la production d'une culture politique participative ; -une communication institutionnelle efficiente ; - l'élaboration d'un nouveau consensus politique permettant de dégager une majorité significative dans le corps social en faveur des réformes. Il s'agit là d'une entreprise d'envergure consistant principalement à - revoir l'aménagement fonctionnel du pouvoir d'Etat ; - restructurer le système partisan ; - réorganiser le champ de l'information et de la communication ; - réorganiser le mouvement syndical et associatif signe de la vitalité de toute société. Evitons toute démagogie et promesses utopiques : l'égalité n'est pas l'égalité du modèle de l963-2009 mais recouvre la nécessité d'une transformation de l'Etat providence par la mutation des services collectifs, par la formulation du contrat social qui devra concilier les principes de l'efficacité économique et de l'équité. Certes, l'Algérie a vécu sur un modèle égalitaire simple, l'Etat propriétaire gestionnaire ayant régenté l'ensemble de l'activité économique et sociale par la réduction des inégalités, le développement des prestations sociales pour tous, bien que certains contestent que ce modèle ait été équitable. D'une manière générale, ce compromis est remis en cause par l'évolution vers une société plus ouverte, plus individualiste exigeant des traitements plus personnalisés, avec comme toile de fond une croissance plus sélective. De ce fait, cela remet en cause le traitement statistique global qui correspond de moins en moins à la réalité plus complexe. Ainsi, les problèmes doivent être abordés différemment et cela passe par une réflexion collective sur la justice au sens sociétal. L'universalité de la justice n'existant pas, elle dépend du moment daté et du mouvement historique. Une société dynamique en forte croissance offre des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines inégalités d'une société dont l'économie est en stagnation, où l'avenir est incertain. Paradoxalement, en dynamique, certaines inégalités à court terme profitent aux plus défavorisés à moyen terme, bien entendu si l'on respecte les droits fondamentaux. Ainsi, selon notre conception, l'équité qui ne recoupe pas l'égalitarisme est une condition de l'efficacité globale de l'économie. Dans un tel contexte, il faudra identifier les inégalités qui doivent être combattues (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités nécessaire pour assurer le dynamisme de l'économie. C'est dans ce contexte qu'il s'agit de revoir toute la législation du travail rigide dont le système tant des rémunérations que des cotisations axé sur la distribution de salaires et de charges lourdes favorisent paradoxalement la médiocrité et pénalise l'efficacité. De ce fait il y a lieu de favoriser le couple flexibilité du marché du travail et cohésion sociale à travers l'action ciblée de l'Etat régulateur qui a fait ses preuves dans d'autres cieux, tenant compte bien entendu de la sociologie algérienne. L'action principale consistera à introduire l'initiative économique de tout le monde et les capacités entrepreneuriales, caractérisées par les prises de risques industriels et économiques afin d'accroître la valeur ajoutée et donc la croissance économique. La solution la plus sûre sera de s'appuyer sur la qualification des salariés qui va de pair avec la spécialisation de l'économie. L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité, ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. Ainsi, l'Etat régulateur, tout en ne se substituant pas au marché, édictera les règles du jeu et les fera respecter par l'ensemble des acteurs économiques et sociaux. L'action régulatrice de l'Etat et notamment de la dynamisation des collectivités locales doivent favoriser les initiatives collectives (associations) et individuelles sans jamais se substituer à elles, loin de toute vision bureaucratique. Voir les contributions du Docteur sur ce sujet- Abderrahmane MEBTOUL : - paper appeared in the global financial magazine "Euro-Money", London, September 1998, updated 2003. See, of the same author, the paper published in "Washington Times", USA, June 1999, and the international magazine "Gas of Today", November-December 2002, Paris/ Finance. - Algeria and the Challenge of Globalisation, Algiers, Office des Publications Universitaire, ( OPU) Algeria 2001: first part: Globalisation and Economic Culture, 2nd part: The Institutional Reforms and Micro- Economy. - Lecture at Picardie (France) University. International Conference of Amiens in the occasion of the year of Algeria in France, October 16-17, 2003. International Dynamics and Privatisation in Algeria. - Ouvrage collectif sous la direction A. MEBTOUL " Enjeux et défis de l'Algérie : Démocratie- Réformes -Développement ", avec la collaboration Chouam BOUCHAMA (Docteur d' Etat- Economiste), Mohamed TAIBI (docteur sociologue en anthropologie culturelle) Mohamed SABRI, Youcef IKHLEF (diplômés en Sciences Politiques), Boutlelis ARAF ( cadre financier )Alger " Casbah Editions " 05 avril 2005 volume 1 ( 310 pages) Annexes ( 240 pages ).. NB- Voir les résolutions de l'atelier investissement du Forum International Européen qui a été présidé par le Docteur Abderrahmane MEBTOUL au nom de l'Algérie- assisté du Directeur de la Banque Européenne d' Investissement ( BEI) Henry Marty Qauquié Toute reproduction de ce texte sans citer le nom de l'auteur est strictement interdite. suite et fin.