En obtenant de nouveau, pour la 6e année consécutive, une très mauvaise note (3,2 sur 10), l'Algérie se maintient toujours à un très bas niveau dans le classement annuel sur la corruption établi chaque année par l'ONG Transparency International. Ainsi, selon l'Indice de perception de la corruption (IPC) 2008 de Transparency International, publié hier, l'Algérie se retrouve à la 92ème place sur 180 pays classés. Selon ce classement, l'Algérie est en 10ème position sur 18 pays arabes classés, après la Tunisie et le Maroc qui obtiennent de meilleurs scores (respectivement 4,4 et 3,4), le Qatar étant en tête du sous-classement régional avec une note de 6,5, l'Irak fermant la marche avec la note désastreuse de 1,8 sur 10. Cette performance de l'Algérie reste proche de celles établies durant ces 5 dernières années. En 2007, avec une note de 3 sur 10, l'Algérie s'est classée à la 99e place. En 2006, c'était la 84ème place (sur 163 pays) pour une note de 3,1. En 2005 : 2,8 et la 97ème place (sur 159 pays). En 2004, 2,7 et la 97ème place (146 pays). Enfin en 2003 : 2,6 et la 88ème place (sur 133 pays). L'Indice de perception de la corruption évalue la perception du niveau de corruption affectant les administrations publiques et la classe politique. L'IPC 2008 couvre 180 pays, soit un nombre de pays équivalent à celui couvert en 2007. Il classe les pays sur une échelle de 0 (haut degré de corruption perçu) à 10 (faible degré de corruption perçu). Le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Suède obtiennent la note la plus élevée avec 9,3, suivis du Singapour, avec une note de 9,2. En bas du classement, on retrouve Haïti avec 1,4, l'Irak et Myanmar avec 1,3, et enfin la Somalie avec une note de 1. L'IPC 2008 de TI met en évidence le cercle vicieux liant pauvreté, faillite des institutions et corruption. Les pays développés ne sont pas en reste. Les mauvaises performances dans l'IPC 2008 de certains pays industrialisés indiquent que les mécanismes de contrôle ne sont pas non plus infaillibles dans les pays riches. Dans les pays pauvres, les ravages de la corruption compromettent la lutte contre la pauvreté et menacent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). "Dans les pays les plus pauvres, la corruption peut être une question de vie ou de mort, lorsque, par exemple, elle touche aux ressources destinées aux hôpitaux ou aux réseaux de distribution d'eau potable", déclare Huguette Labelle, Présidente de Transparency International. "La persistance d'un niveau élevé de corruption et de pauvreté dans de nombreux pays pauvres conduit à une situation humanitaire désastreuse et ne peut être tolérée". Selon le Rapport, l'extension incontrôlée de la corruption pourrait renchérir de 50 milliards de dollars (35 milliards d'euros) le montant des investissements nécessaires pour atteindre les OMD dans le domaine de l'eau et de l'hygiène publique, soit près de la moitié de l'ensemble des budgets d'aide au développement. TI adressera d'ailleurs ce message aux Etats membres de l'Organisation des Nations unies qui évalueront les progrès effectués dans la réalisation des OMD lors du sommet du 25 septembre, prélude à la Conférence des Nations unies sur le financement du développement de Doha au Qatar. Les Etats membres devraient y prendre des engagements en matière de financement de l'aide.