L'Algérie occupe le bas de l'échelle de l'indice de perception de la corruption de Transparency International pour l'année 2005 : 2,8/10, ce qui induit la 97e place sur 158 pays classés. Cette révélation a été rappelée, hier, par l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), représentant local de l'ONG Transparency International (TI) qui a son siège à Berlin. « L'Algérie, qui n'a fait son entrée dans ce classement élaboré par Transparency International qu'en 2003, obtient de nouveau, pour la 3e année consécutive, une très mauvaise note », a déclaré le porte-parole de l'AACC, Djilali Hadjadj, à l'occasion de la sortie d'un ouvrage traitant du phénomène, intitulé Combattre la corruption, enjeux et perspectives. Aux côtés de Peter Skalweit, président de la section algérienne de la Fondation Friedrich Ebert, sponsor avec TI et l'Union européenne de l'édition, Djilali Hadjadj devait d'emblée mettre les points sur les « i ». « Le rôle de l'AACC (créée en 1999) n'est pas d'occuper le terrain de l'investigation ni les enquêtes. Notre association fait de son mieux pour interpeller les pouvoirs publics afin d'éliminer les zones d'ombre sur un certain nombre d'affaires, à l'exemple de celles de Khalifa, le nouvel hôpital d'Oran et le vaste secteur du médicament », a-t-il dit. Le porte-parole de l'AACC dira, en outre, que la mauvaise note infligée à l'Algérie est le fruit d'un travail de recherche élaboré par des organismes internationaux, et ce, sur la base d'un indice créé en 1995 par Transparency International. Il s'agit de l'indice de perception de la corruption (IPC) qui donne une estimation par pays « assez fidèle de l'étendue de la corruption », selon ses concepteurs. Il faut savoir que pour qu'un pays puisse être classé, il faut au moins 4 organismes connus pour leur fiabilité et leurs compétences en la matière. Ces mêmes organismes sont tenus de travailler séparément, ce qui implique plus d'objectivité dans l'enquête. Pour ce faire, ils doivent compter sur l'appui de différents acteurs concernés par la lutte contre la corruption, que sont la société civile, la presse et parfois sur les rapports émis par les diplomates. L'ouvrage présenté, hier, au siège de la fondation Friedrich Ebert (El Biar) est la traduction en arabe de l'ouvrage original, paru en français, en 2002 (Editions Karthala, Paris, sous l'égide de Transparency International). Dirigé par Djilali Hadjadj, ce « source book » est une « sorte de guide et de références à l'attention de tous ceux qui - au sein de la société civile, du secteur privé ou dans les institutions publiques - luttent contre la corruption ».