Selon le rapport d'OBG (Oxford Business Group), actuellement, les ports algériens sont tristement célèbres pour leur faible productivité et leurs longues files d'attente. Bien que 95% du commerce international de l'Algérie se fait par l'intermédiaire de ses voies maritimes, les principaux ports de commerce du pays ne peuvent faire face à l'évolution du commerce, en particulier le port d'Alger. Le directeur des opérations de Maersk, Reda Zerdani, a déclaré à OBG que " la moyenne du temps d'attente pour un conteneur dans le port d'Alger est de sept jours, ce qui diffère des normes internationales qui sont de un à deux jours "Ce manque d'efficacité a empêché l'Algérie d'encaisser pleinement les 4,5% d'augmentation annuelle du trafic maritime mondial. Ces faibles chaînes logistiques signifient que le transport de marchandises vers l'Algérie est parmi les plus coûteux du Bassin méditerranéen. La situation s'aggrave à mesure que le temps passe, et on se dirige vers une impasse à moins que des mesures préventives soient mises en place. Le programme de modernisation du port d'Oran, sur la côte ouest, y compris l'acquisition de biens d'équipements pour conteneurs, à savoir quatre grues de quai à conteneurs modernes sera mis en œuvre en deux phases. La première implique la création de 600 mètres de quais sur 24 ha de terres conquises sur la mer pour un investissement total de 11 milliards de dinars algériens (182,5 millions de dollars). Les deux nouvelles grues pour conteneurs sont censées renforcer la capacité de chargement et de déchargement qui devrait atteindre 25 à 30 conteneurs par grue et par heure, par rapport au taux dérisoire du port d'Alger qui est de cinq à sept. " La première phase devrait prendre trois ans et le travail doit commencer d'ici 2009 dès qu'un partenaire sera identifié, " a déclaré Semcha Mohamed, directeur général du port d'Oran, à OBG. La deuxième phase implique la création d'un poste à quai de plus de 900 mètres sur 34 ha de terres conquises sur la mer, ainsi que l'installation de deux autres grues pour les grands navires, moyennant un investissement total de 26 milliards de dinars algériens (431 millions de dollars). L'extension du port d'Oran fait suite à la restructuration du port de Béjaïa au cours des dernières années. En 2004, la gestion du port a été confiée pour la première fois à un opérateur privé, l'entreprise singapourienne Portek, pour une période de 20 ans. Il s'agit du premier partenariat du genre en Algérie, pour créer le Terminal méditerranéen de Béjaïa (TMB). Les autorités du port de Béjaïa conservent une participation de 51% dans la joint-venture d'une valeur de 2 millions de dollars. Le port dispose actuellement d'une capacité de 250 000 conteneurs par an, soit une hausse sensible comparée aux 12 000 conteneurs enregistrés en 2004 et aux 80 000 conteneurs enregistrés en 2006. Bejaïa a connu un taux de croissance de 13% entre 2005 et 2006 et a acquis deux grues de levage d'une capacité de chargement-déchargement estimée à 24-28 conteneurs par heure. Béjaïa reste le deuxième port d'Algérie, après celui d'Alger, qui arrive en tête avec 500 000 conteneurs traités par an. Suivant l'exemple du port de Béjaïa, le gouvernement envisage maintenant d'ouvrir la gestion du port d'Oran à des opérateurs privés. " Quelques entreprises ont déjà manifesté un intérêt pour le projet, notamment CMA CGM, ainsi que d'autres entreprises portugaise, espagnole et chinoise, mais aucune décision finale n'a encore été prise en ce qui concerne un éventuel partenaire", a indiqué M. Semcha. Le nouveau port de Djendjen est entré récemment sous les feux des projecteurs, le port a trouvé sa vocation en étant l'un des principaux conduits d'exportation à la fois pour le commerce des conteneurs en plein essor et pour les marchandises sèches, en particulier les céréales. Le port bénéficie d'excellentes liaisons routières et ferroviaires, étant relié à une centrale électrique, ainsi que de plates-formes d'eau profonde permettant d'accueillir des navires de 120 000 tonnes. En somme, le rapport d'OBG note que le gouvernement est conscient de la nécessité d'améliorer de manière significative les opérations de transport maritime et il reste à espérer que, grâce à l'introduction d'infrastructures modernes et l'apport d'une expertise étrangère, les ports algériens sauront se défaire de leur mauvaise réputation. Les récentes améliorations portuaires font partie d'une vaste opération visant à améliorer la qualité des infrastructures de transport du pays.