La production mondiale de café reculera de 7% en 2007/08 et entraînera un déficit d'offre de 8 millions de sacs, a prédit l'Organisation internationale du café (ICO), revoyant à la baisse ses estimations pour 2006/07 dans son rapport mensuel publié jeudi. La production 2007/2008 atteindra 112 millions de sacs (de 60 kg), prévision inchangée par rapport à la précédente estimation, contre 120,5 millions en 2006/07, soit 1,5 million de moins qu'initialement annoncé. La consommation mondiale devrait, elle, se situer à environ 120 millions de sacs en 2007/08, contre 117-118 millions prévus en mars, dopée par une forte dynamique de la consommation dans les pays émergents et dans certains pays non membres de l'organisation, selon l'ICO. L'organisation en veut, pour preuve, le volume des importations de ces pays, 20 millions de sacs en 2006, et les perspectives de forte augmentation de la consommation que présentent en particulier l'Algérie, l'Australie, le Canada, la Fédération de Russie, la République de Corée, la Turquie et l'Ukraine. Cela dit, le marché algérien du café ne tardera pas à sentir le poids des conséquences d'une telle situation d'autant plus que l'Algérie est considérée comme l'un des gros importateurs de café dans le monde. L'Algérie importe entre 100 000 et 110 000 tonnes de café vert, matière première, par an. L'Algérien consommerait 3 kg de café par an alors que son voisin marocain en consomme 1 kg annuellement. Par ailleurs, les prix du café destiné à la consommation pourraient enregistrer une hausse compte tenu des fluctuations des prix de la matière première sur le marché mondial. Les prix ont déjà rebondit à New York. Jeudi, le robusta pour livraison en mai a inscrit un plus haut niveau depuis le 22 février, à 1 590 dollars la tonne. L'arabica est sorti de sa torpeur et s'est hissé au-dessus des 113 cents US la livre. Il faut savoir par ailleurs que sur le marché algérien, le café en tant que matière première, au stade de l'importation, est considéré comme un produit de luxe. C'est-à-dire que les industriels qui importent le café vert doivent payer 30% de droits de douane, plus 10% de la taxe intérieure de consommation (TIC). Cette dernière est réservée essentiellement aux produits tels les spiritueux. Le Trésor public engrange ainsi des milliards de dinars annuellement grâce aux différentes taxes sur le café. Autrement dit, les importateurs de café continueront de payer les droits de douanes dans un contexte de baisse de l'offre et de fluctuation des prix sur le marché mondial. Autant d'éléments qui laissent présager, a priori, une augmentation des prix du café destiné à la consommation.