Au deuxième jour de la séance plénière consacrée aux débats autour du projet de loi portant loi des finances pour 2009, certains députés n'ont pas manqué de mettre en avant l'absence d'un bilan portant les dépenses inscrites dans le budget de 2008 et le bilan de l'application du programme quinquennal, à six mois de l'expiration des délais impartis à la livraison des différents projets. Pour les membres de la chambre basse du Parlement, "il serait déjà utile de débattre des réalisations de la précédente loi avant d'aller vers un nouveau budget", d'autant que dans la législation en vigueur, notamment l'article 68 de la Constitution, le Parlement est tenu de jouer un rôle de contrôle sur les dépenses publiques, notamment celles inscrites dans le cadre du développement local. L'absence d'un compte rendu à chaque fin d'année est considérée par certains députés comme "un dépassement de la Constitution". Cette situation est causée, selon les membres de l'APN, par l'absence de la loi organique des lois de finance. A noter que le projet de loi portant sur ladite loi est programmé pour la présente session du Parlement. Il faut rappeler, dans ce cadre, que la première instruction qu'a donnée le président de la République, lors du dernier Conseil ministériel, avant d'entamer une série d'audition pour 15 secteurs, c'est de rappeler à l'ordre les ministres concernant les dépenses et la gestion des ressources financières de l'Etat. Le chef de l'Etat a bien parlé de la rationalisation des dépenses, de la protection des deniers publics et de la lutte contre la corruption et le gaspillage. Dans ce sillage, des députés ont évoqué, lors de leurs interventions, le retard enregistré dans la réalisation de quelques projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal sur la période de 2005 à 2009. A ce titre, d'autres ont parlé des projets de développement local qui "n'ont même pas démarré dans certaines régions du pays", faute d'entreprises ou de bureaux d'études spécialisés et ouillés pour la réalisation. Dans ce même propos, les députés ont appelé à l'accélération de l'amendement des codes communal et de wilaya pour donner plus de transparence à la gestion des dépenses au niveau local, la révision du système de fiscalité locale pour permettre aux collectivités locales d'avoir leurs propres ressources financières. M. Bellami est revenu dans son intervention sur le constat du chef de l'Etat lors de sa rencontre avec les maires, portant sur l'échec des politiques d'investissement et de privatisation. Il a souligné le risque de voir les investisseurs étrangers fuir notre pays à cause des nouvelles mesures relatives à l'investissement et l'absence de relance du secteur de l'industrie, notamment dans son volet relatif à l'industrie automobile. Il a aussi appelé à revoir la structure du Conseil national de l'investissement et de l'Agence nationale de la promotion des investissements (ANDI). Le député a évoqué, comme d'autres, la politique de subvention des produits de large consommation, qui selon lui, peut ouvrir la voie à toutes sortes de trafics. De son côté, M. Khendek du groupe parlementaire du RCD, a souligné au côté de l'absence du bilan sur les dépenses du précédent budget, la part faible consacrée aux dépenses productives qui représentent dans le projet de loi des finances pour 2009, 10% du PIB alors que dans d'autres pays il est, selon ce député, de 50% et 70%. Il a également critiqué quelques budgets octroyés à certains ministères qu'il a qualifiés de "ministères budgétivores". En outre, les députés sont revenus sur la crise financière et ses effets sur l'Algérie. Pour M. Mohammed Salah Bouchareb, on ne peut pas dire qu'on est à l'abri de cette crise, puisque les ressources de l'Algérie sont basées sur les exportations pétrolières. Donc, la récession de l'économie mondiale peut induire la baisse des prix de pétrole, en plus du risque de perdre les dépôts établis au niveau des banques américaines. Il a également souligné "le retard enregistré dans la réalisation des projets de développement local, en particulier dans le secteur de l'habitat".