L'Algérie a présidé hier, pour la première fois, les assemblées annuelles des Conseils de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). «Un choix qui traduit de manière très forte la reconnaissance de ce qui est réalisé en Algérie dans différents domaines, ces dernières années, et ses performances en matière économique», selon le ministre des Finances, Karim Djoudi. Au cours de ce dernier rendez-vous des réunions d'automne de la BM et du FMI -dont la prochaine réunion de printemps est prévue dans la capitale fédérale américaine, du 12 au 14 avril 2008- Karim Djoudi a fait remarquer à ce propos que «les solides résultats économiques dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (Mena, à laquelle appartient l'Algérie) sont obtenus grâce, principalement, à l'exécution des politiques bien conçues et d'importantes réformes structurelles». «Il est crucial de soutenir ces efforts (des pays Mena), avec un appui renforcé et bien ciblé de la BM et du FMI, pour assurer une croissance soutenue, tirée par le secteur privé et créatrice d'emplois», a-t-il soutenu. Evoquant la situation particulière de l'Algérie, le ministre des Finances a noté les améliorations économiques et sociales enregistrées ces dernières années, se traduisant, notamment par une robuste croissance, une inflation faible, le renforcement de ses positions budgétaires extérieures ainsi que par le paiement anticipé de la quasi-totalité de sa dette extérieure. Pour le ministre des Finances, les efforts d'intégration de l'Algérie dans l'économie mondiale contribueront à dynamiser une croissance soutenue, ajoutant qu'à cet égard des progrès ont été accomplis en vue de son adhésion à l'OMC et de son intégration régionale, notamment maghrébine, arabe et africaine. «L'Algérie attache une grande valeur à sa coopération avec les institutions de Brettons Wood et continuera à solliciter les conseils et l'appui renforcé et durable de la BM et du FMI pour faciliter la réalisation de ses objectifs de développement», a-t-il encore dit, notant que l'Algérie joue un rôle indéniable dans la promotion du développement régional (Maghreb) et continental (Afrique). Mettant l'accent sur les perspectives, les risques et les défis qui pèsent encore sur les économies mondiales, principalement celles des pays en voie de développement (PVD) -mêmes si certaines d'entre elles ont enregistré des résultats économiques appréciables ces dernières années- Karim Djoudi a lancé un vibrant appel à la communauté internationale, singulièrement aux institutions multilatérales que sont la BM et le FMI, pour qu'elles soutiennent les efforts de mise en oeuvre de politiques nationales et de réformes axées sur la croissance et la réduction de la pauvreté, par une augmentation substantielle de l'aide financière et une assistance renforcée et coordonnée. Pour le chef de la délégation algérienne, le recentrage de l'action du FMI et de la BM, qui passe nécessairement par des décisions concertées de tous leurs membres, est donc une urgence, non seulement pour prévenir et contrecarrer les crises, mais aussi apporter les solutions idoines devant assurer un équilibre et une stabilité de l'économie mondiale dans sa globalité, et un partage équitable des ressources mises à disposition pour l'émergence de nouvelles économies dynamiques.