"Le lancement du processus de Barcelonne : une Union pour la Méditerranée constitue une étape décisive dans les relations entre l'Europe et nos amis méditerranéens. Il souligne l'engagement permanent de l'Union européenne et sa volonté politique de concrétiser les ambitions de la déclaration de Barcelone, visant à créer une zone de stabilité, de prospérité partagée et de sécurité dans la région de la Méditerranée". C'est ce qu'a déclaré, à la veille du Sommet de Paris, le président de la commission européenne, José Manuel Barroso. Selon lui, il s'agit d'une ambition partagée, d'une volonté partagée et d'un parcours partagé. "Ensemble, nous sommes plus forts et je suis convaincu que l'accord d'aujourd'hui accélérera le progrès vers notre destination commune. Une participation plus importante du secteur privé ajoutera un élément important à nos efforts communs", ajoutera-t-il. De son côté, Benita Ferrero-Waldner, membre de la Commission chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, a estimé qu'"un véritable partenariat a été créé dans un vaste éventail de secteurs, comprenant notamment le dialogue politique, la société civile, l'éducation et les médias, grâce à la création de nombreux projets euro-méditerranéens efficaces". Le processus de Barcelone : une Union pour la Méditerranée a été lancée hier lors d'un sommet organisé par la présidence française de l'Union européenne. Ce sommet a réuni les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne et de la Méditerranée ainsi que la Commission européenne. Cette initiative a pour but d'approfondir et de réorienter les relations euro-méditerranéennes tout en maintenant et en réitérant les objectifs originaux de la déclaration de Barcelonne relatifs à la création d'un espace de paix, de sécurité et de prospérité. Le sommet devrait, cependant, arrêter des positions concernant le partage des responsabilités, la gouvernance commune et les projets qui apporteront des améliorations tangibles aux conditions de vie et aux moyens de subsistance des personnes. S'appuyant sur les fondements et les structures établis dans le cadre du processus de Barcelone, ce sommet devrait entraîner un changement qualitatif dans les relations entre l'Europe et ses partenaires méditerranéens. La relation politique prévoit la tenue de sommets biannuels des chefs de gouvernement, la mise en place d'une coprésidence chargée de gérer ces sommets, des réunions annuelles des ministres des Affaires étrangères, des réunions ministérielles sectorielles ainsi que des réunions de hauts fonctionnaires. Un secrétariat commun sera créé pour gérer les projets et la création d'un comité permanent des représentants euro-méditerranéens assurera le soutien des nouvelles structures institutionnelles et administratives. Les projets devraient s'efforcer de favoriser la croissance, l'emploi, la cohésion régionale et l'intégration socioéconomique dans des secteurs tels que l'énergie et la sécurité énergétique, l'environnement, la Protection civile, les transports et l'éducation. Des relations commerciales euro-méditerranéennes saines Depuis son lancement en 1995, le processus de Barcelone est l'instrument central des relations euro-méditerranéennes, représentant un partenariat de 39 Etats et plus de 750 millions de personnes. Il a été l'élément moteur en faveur de la paix, de la sécurité et d'une prospérité partagée dans une région où des conflits déjà anciens et des efforts de réformes trop timides ont souvent entravé le progrès. Depuis 1995, la Commission européenne a consacré plus de 9 milliards d'euros de subventions pour soutenir le processus de Barcelone. La coopération menée dans le cadre du processus de Barcelone a notamment permis d'instaurer l'assemblée parlementaire euro-méditerranéenne, de mettre en place la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), qui fournit des prêts pour plus de 2 milliards d'euros aux partenaires méditerranéens et de créer la fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures, qui est la première institution Euromed commune financée par tous les partenaires ainsi que par la Commission européenne. A l'heure actuelle, la fondation Anna Lindh dispose d'un réseau de plus de 1 500 organisations de la société civile couvrant tous les pays membres du partenariat. De leurs côtés, les relations commerciales euro-méditerranéennes sont saines. La libéralisation mise en place depuis le commencement du processus de Barcelone a, en effet, dynamisé les échanges commerciaux. Les exportations des pays méditerranéens vers l'UE 27 ont augmenté en moyenne de 10 % par an entre 2000 et 2006. Dans le même temps, les importations en provenance de l'UE 27 ont augmenté en moyenne de 4%. Le commerce Euromed avec l'UE (à l'exclusion de la Turquie) a atteint au total 120 milliards d'euros en 2006, ce qui représente plus de 5 % du commerce total de l'UE avec le reste du monde.